Villars-Vert est l’un des quartiers de Villars-sur Glâne. Je le connais bien, habitant à proximité depuis 30 ans et je l’ai vu évoluer, passer de la cité-dortoir à un vrai quartier animé, où il fait bon vivre. Il a un cachet bien particulier avec ses 1500 habitants et plus de 80 nationalités différentes. De l’Afrique à l’Orient, de l’Amérique du Nord et du Sud de l’Europe, les gens se côtoient dans la diversité et la tolérance. L’épicerie du coin est un point stratégique de Villars-Vert. Son gérant connaît tout le monde et son magasin est un vrai bazar. On y trouve de tout en saveurs et en couleurs et surtout une ambiance particulièrement chaleureuse. L’école, avec ses 250 élèves et la place de jeu sont des lieux de vie animée au milieu des habitations. Comme il s’agit d’un quartier d’accueil, des enfants en âge de scolarité arrivent à tout moment de l’année. Il ne s’agit pas seulement de leur apprendre le français, mais aussi de les aider à s’adapter à un mode de vie différent, à leur apporter un sentiment de sécurité, ils ont souvent traversé des événements peu rassurants. Il s’agit aussi d’aider les parents à se familiariser avec les coutumes, les systèmes de fonctionnement éducatif de notre pays. Une grande partie des habitants du quartier sont en phase d’intégration, ce qui facilite la cohabitation et la solidarité. La classe de langue  se trouve à l’intérieur du bâtiment scolaire, ce qui représente l’avantage de cours plus fréquents. Pour commencer, une demi-heure par demi-jour de classe, organisée de manière à ne pas léser l’enfant dans ses activités d’épanouissement personnel, on évite de lui faire perdre des cours comme la gymnastique, le bricolage. Cette promiscuité permet aussi une collaboration plus étroite avec les autres enseignants. Les enfants nouvellement arrivés sont pris en charge à la suite d’une évaluation dans leur propre langue, selon l’âge, le parcours scolaire, les informations données par les parents et sont immédiatement intégrés dans une classe. En classe de langue, il y a une phase d’apprentissage oral de compréhension et d’expression. Puis peu à peu l’enfant suit un programme adapté à celui de sa classe. L’enseignante dispose d’un 50% de temps de travail, extensible et souple selon les besoins. Elle travaille avec un ou deux enfants à la fois au début selon la situation, puis avec des groupes de trois, quatre et plus d’enfants ayant des difficultés linguistiques. Ailleurs dans la commune, une autre enseignante de langue, à 50% se partage entre les établissements scolaires de Cormanon et des Rochettes. Entretien avec Véronique C. qui donne ces cours  Aujourd’hui, elle s’occupe d’Esmeralda*et de Eila*, en Suisse respectivement depuis janvier et mars. Ces deux fillettes apprennent par le jeu les mots les plus courants et des petites phrases construites. Ce n’est pas de l’improvisation, la mise en place des stratégies d’apprentissage demande un grand professionnalisme. Il ne s’agit pas seulement de leur apprendre le français dit Véronique, mais de les rassurer de leur apporter confiance en eux. Les contacts avec les parents, facilités par la présence d’un interprète, permettent une meilleure connaissance des habitudes et favorisent une intégration progressive. Pour Véronique, le manque de formation spécifique dans le canton de Fribourg pour les enseignants de langue d’intégration est regrettable. Elle souhaiterait qu’une véritable formation soit mise en place. Au printemps, le carnaval des enfants organisé par l’école et en été la fête de quartier de longue tradition permettent à chacun de rencontrer l’autre, de partager et d’apprécier les différences. Oui, Villars-Vert réussit la solidarité dans la diversité. C’est un quartier sympathique. Et son école avec sa classe de langue est l’un des maillons de cette réussite.