Mais à part ça, tout va très bien…

Mais à part ça, tout va très bien…

Après douze ans passés à la tête de la DICS, Mme Chassot a annoncé le  8 mai son départ pour prendre la direction de l’Office fédéral de la culture.  Son mandat prendra fin le 31 octobre. Beau parcours d’une Conseillère  d’Etat charismatique qui a su imposer sa vision de l’école fribourgeoise,  mais…

Ce n’est pas sans une certaine surprise que  nous avons appris le départ de Mme Chassot  pour l’Office fédéral de la culture. Quelques-uns  ont esquissé un sourire, d’autres se sont frotté  les mains, d’autres encore ont crié de joie ou… de  stupeur. Beaucoup ont applaudi, d’autres ont  fait la moue, car cette annonce ne peut laisser  personne indifférent. 

Après réflexion et le moment de surprise passé,  mon esprit fut envahi par de nombreuses questions  et tiraillé par divers sentiments. 

Depuis quatre ans maintenant, j’ai eu l’occasion  de rencontrer à maintes reprises notre Directrice,  que ce soit avec le comité de la SPFF, en cercle  plus réduit ou de manière plus informelle. On  retire toujours les mêmes impressions de ces  moments-là: l’envie d’écouter et de partager les  soucis. Sa connaissance infaillible des dossiers  nous oblige à être précis, factuels et surtout sûrs  de notre fait ou de notre demande. Cela représente  un gros défi pour qui veut négocier ou faire  avancer des situations parfois bloquées. Et, de  manière plus générale, force est de constater  que Mme Chassot a forgé, au cours de ces douze  ans, une école fribourgeoise selon sa vision en  conduisant cette institution vers les changements  indispensables (trop rapides pour certains)  tout en gardant les valeurs qui en font sa  force. Elle s’est engagée avec conviction sur de  nombreux fronts (mesures en faveur des élèves  en difficultés comportementales, définition  d’une conception claire de l’évaluation du travail  des élèves…). Sur le plan politique, elle a remporté  plusieurs succès d’envergure (décret financier  à l’appui de l’introduction de la deuxième  année d’école enfantine ou encore celui du  7 mars 2010 qui marque l’adhésion de Fribourg à  HarmoS, contre lequel le référendum avait été  lancé…). 

Cette vision, ce sens de l’engagement, de la responsabilité  et de la mise à disposition pour le  bien commun ont fait de Mme Chassot un leader  respecté et écouté, même au-delà des frontières  cantonales. Mais cette vision quelque peu idyllique  et cette approche pragmatique mais volontaire  vers les changements n’ont pas toujours été  comprises dans les classes, par manque de communication  peut-être. Et les retours de situations  difficiles dans l’accomplissement de notre métier  de plus en plus complexe, de plus en plus «mission  impossible», sont des signaux alarmants qui montrent que tout n’est pas si rose. De nombreux  enseignants qui croient en leur mission ont  de la peine à comprendre certaines décisions qui  les laisse dans le désarroi. La Lettre de Matran  s’est voulue un déclencheur d’une prise de  conscience de nos difficultés, avec quelques  améliorations, mais pas suffisantes aux yeux de  beaucoup qui doutent encore des conséquences  positives des 700 signatures recueillies. Nous ne  sommes pas (plus) dans la bonne direction et il  est de la responsabilité de la SPFF et des associations  d’enseignants de montrer que des failles s’ouvrent et que les soucis grandissent. 

Les décisions des mois à venir vont être déterminantes.  En effet, deux gros dossiers sont encore  sur la table. Il s’agit de la nouvelle loi scolaire et  du concept sur l’enseignement spécialisé. En ce  qui concerne la loi scolaire, l’implémentation des  Responsables d’établissement (RE) en particulier  ne se fera pas si facilement et les résistances face à quelques points de leur cahier des charges  (je pense en particulier à l’évaluation du personnel)  n’ont pas fini de créer des problèmes. En ce  qui concerne l’enseignement spécialisé, les  options à prendre seront capitales, si l’on ne veut  pas se diriger vers une école élitaire, normative,  qui ne laissera aux moins favorisés que peu de  chances d’évoluer dans «une école pour tous». 

Mme Chassot aime à relever que les institutions  sont pérennes et que seuls ceux qui sont à leur  tête changent pour les faire vivre. Mais nous  nous faisons quelques soucis alors que de gros  nuages noirs s’amoncellent à l’horizon de notre  école.  

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