Orientez-vous qu’ils disaient!

Orientez-vous qu’ils disaient!

Voilà quelques semaines, la NZZ annonçait en gros titre que près de 12’000 places d’apprentissage étaient encore disponibles en Suisse, soit une place sur six selon les données publiées par le quotidien zurichois. Il se permettait donc au regard de ces statistiques de conclure que l’apprentissage est en chute libre. Attardons-nous sur un phénomène extrêmement complexe. 

En pleine analyse de la loi sur le CO et à l’écoute des chefs de service de département qui souhaitent revaloriser le Cycle d’orientation valaisan, notamment en renforçant encore l’orientation professionnelle, l’article du mois était tout trouvé. Si la formation et l’orientation en Valais et en Suisse de manière globale sont très bonnes, il faut tout de même veiller à ne pas relâcher les efforts. 

De brèves recherches m’ont permis de constater que figuraient, à la fin aout 2019, encore 195 places d’apprentissage sur le site orientation.ch pour le Valais romand. Si nombre de places sont encore disponibles, il faut préciser que tous les domaines ne sont pas représentés. Les métiers de l’hôtellerie, du tourisme et de la restauration ressentent plus durement la pénurie. Les métiers de bouche, comme la boulangerie ou la boucherie, ainsi que certaines branches de la construction sont également touchés. À cette problématique se rajoutent, en Valais, des contraintes géographiques parfois importantes. Un·e jeune, habitant en plaine, ne veut pas forcément sacrifier ses activités, ses ami·es et sa vie de famille afin d’effectuer de longs déplacements pour se rendre sur son lieu de travail. Des distances souvent assez courtes à vol d’oiseau se transforment en périples lorsqu’il s’agit de prendre les transports en commun. Nous assistons parfois à des choix surprenants et presque dérangeants d’adolescent·es préférant opter pour l’École préprofessionnelle plutôt que la place disponible parce qu’elle se trouve loin de leur domicile. Autre problématique, le développement des grands distributeurs, qui joue également un rôle, limitant inévitablement les places d’apprentissage dans certains petits commerces, confrontés à la concurrence agressive de ces grandes enseignes. Nous constatons d’un autre côté que des jeunes débutent leur formation théorique au Centre de formation professionnelle, en septembre, sans avoir de patron, avec l’espoir de trouver rapidement une place! L’apprentissage a, semble-t-il, perdu un peu de son prestige. «Ces dernières années, le désir de suivre des études supérieures s’est accru», observe Annette Grüter, directrice du centre d’information professionnelle de Horgen. Elle explique ce phénomène par le prestige des études et parce que la fréquentation d’une école supérieure permet de retarder le choix d’une carrière. Un travail important doit donc se faire afin de démontrer aux élèves, mais aussi aux parents, toute l’étendue des possibilités en débutant sa formation par un apprentissage. Si la décision de suivre une école supérieure est déjà en soit un choix professionnel, il ne doit pas devenir une solution par défaut. S’il n’existe pas de solution miracle afin d’inciter les jeunes à suivre un apprentissage, il serait sans doute judicieux de suivre des exemples comme celui de la maçonnerie, qui a augmenté les salaires des apprentis dans les années 90 afin d’attirer des jeunes, ou encore, plus récemment, la publicité assez accrocheuse du domaine de l’électricité.

Notre système de formation est étudié et envié par de nombreuses nations voisines voire lointaines. Il est essentiel de mettre les moyens financiers et humains à son service afin de permettre de conserver cette avance. Dès le Cycle d’orientation, il faut pouvoir mener les jeunes vers la carrière de leur rêve. Pour cela, nous avons besoin de temps et d’outils adéquats.

Les numéros complets de la revue, les dossiers pédagogiques et les articles qui les constituent peuvent être consultés par les abonné·es connecté·es.
Faute d’abonnement, il est possible de les obtenir au format PDF. [Numéro ou Dossier : 11 CHF; Article : 2 CHF.]
Si disponibles, des éditions imprimées des numéros de la revue peuvent être commandées à secretariat@revue-educateur.net.

S'abonner Accéder au numéro complet

SER

Secrétariat

Lundi, mardi, jeudi, de 08h00 à 16h30 et mercredi matin Av. de la Gare 40 / CP 416 1920 Martigny 1 Tél : 027 / 723 59 60

ser@le-ser.ch

CONTACTS

Bureau du Comité du SER

David Rey, président Tél : 079 / 371 69 74

d.rey@le-ser.ch

Olivier Solioz, vice-président

o.solioz@le-ser.ch

Pierre-Alain Porret, SG nommé

p-a.porret@le-ser.ch

Administration

Véronique Jacquier Darbellay

v.jacquier@le-ser.ch

Educateur

Secrétariat

Lundi, mardi, jeudi, de 08h00 à 16h30 et mercredi matin Av. de la Gare 40 / CP 416 1920 Martigny 1 Tél : 027 / 723 58 80

secretariat@revue-educateur.net

Rédactrice en chef

Nicole Rohrbach Tél : 078 / 742 26 34

redaction@revue-educateur.net

Prépresse et régie publicitaire

Sylvie Malogorski Défago Tél : 027 / 565 58 43

communication@revue-educateur.net