Paroles d’enseignants

Paroles d’enseignants
  • «C’est la deuxième année que j’enseigne et j’ai de la peine à gérer l’un de mes groupes. Lorsque j’en ai parlé à un collègue plus expérimenté, il m’a répondu que, lui, il n’avait jamais eu ce genre de problème et qu’il savait se faire respecter. Je n’ai plus osé en parler, de peur qu’on ne remette mes capacités et mes compétences en doute.»
  • «J’aime mon métier: je passe beaucoup de temps à préparer mes cours, à corriger les examens et à participer à des cours de formation continue. Je me rends compte que j’ai du mal à concilier ma vie familiale et ma vie professionnelle. Lorsqu’arrivent les vacances, je suis épuisée et il me faut quelques jours pour me remettre en forme. J’aurais besoin de conseils mais je ne sais pas à qui m’adresser.»
  • «J’ai été préparé à gérer l’hétérogénéité d’une classe et à mettre en place des procédés de différenciation; de plus, je suis convaincu par ce système. Cependant, je ne m’attendais pas à rencontrer des situations si diverses dans certains groupes: jeunes à haut potentiel, enfants migrants, élèves «dys-», etc. J’ai l’impression de ne pas pouvoir donner à chacun l’attention qu’il mérite et les ressources qui l’aideront à progresser.»
  • «L’informatique a grandement simplifié le travail administratif des enseignants mais, paradoxalement, je passe de plus en plus de temps à remplir et à faire signer des formulaires. Tout doit être consigné et justifié. L’enseignant est un professionnel; il faudrait lui faire davantage confiance.»
  • «Les années passent et je vois l’évolution de la société. J’ai de la peine à accepter l’ingérence des parents dans la vie scolaire: il faut tout justifier et certains n’hésitent pas à me contacter si un devoir, un examen ou un barème n’est pas à leur convenance. Tout le monde donne son avis sur l’école parce qu’il y est allé mais l’école a, elle aussi, évolué. Les jeunes d’aujourd’hui possèdent d’autres compétences que ceux d’hier et c’est très bien ainsi.»
  • «Le regard des autres vis-à-vis de ma profession m’agace. D’un côté, on reconnaît la difficulté du travail avec des adolescents («Cela ne doit pas être facile d’enseigner au CO…»); de l’autre on ne voit que les bons côtés de mon métier («Alors, encore en vacances?»). J’aimerais que nos responsables reconnaissent la partie «cachée» de mon travail (préparations, corrections, réunions, etc.) et l’expliquent à la population.»

Toutes les remarques retranscrites ci-dessus émanent d’enseignants en activité professionnelle: certaines viennent de jeunes collègues déconcertés par la réalité quotidienne de l’école, d’autres de professeurs aguerris, véritables piliers de leur établissement scolaire. Ces affirmations soulèvent plusieurs questions.

D’une part, on constate que de jeunes enseignants quittent la profession peu de temps après le début de leur carrière. Auraient- ils eu besoin d’un accompagnement ponctuel et/ou spécifique lors de leurs premières années d’enseignement? Ont-ils pu confier leurs difficultés et leurs doutes à un collègue expérimenté ou à un supérieur bienveillant? N’ont-ils rien osé dire de peur de perdre leur poste et ont-ils patienté dans l’attente d’une autre opportunité professionnelle?

D’autre part, on remarque que des collègues chevronnés expriment une certaine lassitude et vont même jusqu’à diminuer volontairement leur horaire hebdomadaire afin de supporter le rythme exigé. Ne serait-il pas utile de réévaluer l’intérêt des formalités administratives et des réunions diverses? Ne devrait-on pas réintroduire les allégements de fin de carrière? N’est-il pas temps que nos autorités politiques reconnaissent publiquement le travail fourni par les acteurs de l’école et soutiennent l’institution scolaire?

Sur le plan romand, ces deux problématiques seront traitées dans le courant de l’année 2017. En ce qui concerne la formation des enseignants, un groupe de travail a été mis sur pied, suite à une conférence de presse du SER à ce sujet. Quant à la santé des enseignants, un questionnaire parviendra à tous les membres du SER au printemps 2017, ce qui permettra d’avoir une vision globale de la situation actuelle en Suisse romande.

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