Touche pas à mon école

Touche pas à mon école

«Tu DICS’a va pas le faire», «Nous ne voulons pas de ces mesures!». Depuis le 19 février, le personnel enseignant fribourgeois est sur la brèche et n’est pas près de lâcher le morceau. La manifestation du 9 avril a été un succès et la pression est mise sur le Conseil d’Etat.

C’est derrière ce slogan «Touche pas à mon école» que près de 2000 enseignant-e-s, parents et soutiens politiques sont descendus dans la rue le 9 avril.

«Etre ensemble ce soir, si nombreux sur cette place pour manifester notre mécontentement face aux mesures proposées dans le domaine de l’enseignement, est un signe fort. Notre Gouvernement se trompe sur toute la ligne et tous, degrés et domaines d’enseignement unis, avec le soutien des parents et de nombreuses associations, nous osons dire tout haut que même si nous sommes fatigués, si nos multiples interventions ne semblent pas être entendues et que le Conseil d’Etat veut nous attirer dans le piège de la lassitude, nous défendrons la qualité de notre école jusqu’au bout. Le Conseil d’Etat dit dans son message qu’il est acceptable de demander un effort supplémentaire à ce qui a été accepté par l’ensemble du personnel. Ce signal est grave voire malhonnête. Cela implique qu’il estime que l’on pourra toujours faire aussi bien mais avec moins de moyens, que notre engagement n’est pas optimal, puisque sujet à des économies. Pour réussir dans sa mission, l’école a besoin d’enseignants motivés, bien dans leur tête et soutenus. La reconnaissance de leur engagement et le développement d’une école de qualité ne passe pas par des mesures d’économies. En analysant de plus près la mesure proposée pour l’enseignement primaire, on se rend très vite compte des conséquences qu’elle induira. Tout d’abord, on se dirige vers une augmentation des effectifs de nos classes: 19,1 élèves de moyenne en 2012, 19,6 en 2013. Où va s’arrêter cette spirale? Plus d’élèves dans nos classes, c’est moins de temps pour chacun, c’est une perte d’attention et de soutien envers tous les élèves qui en ont besoin, c’est une difficulté accrue de mettre en oeuvre les conceptions pédagogiques actuelles et un retour en arrière vers un enseignement frontal, dirigiste. Devrons-nous faire le deuil du travail en ateliers et de la pédagogie participative? Devrons-nous continuer à faire preuve d’imagination pour porter seuls tout le fardeau des volontés institutionnelles sans ressources adéquates? Autre préoccupation: quels soutiens seront encore attribués aux élèves en difficultés et aux classes à hauts effectifs? Même s’il m’est reproché d’attiser les craintes et l’insécurité par des propos émotionnels et non fondés, nous nous devons de faire le lien entre les mesures proposées et la diminution de l’offre d’encadrement des élèves en difficulté. Quelle chance allonsnous donner à tous les élèves qui ont de la peine avec l’orientation restrictive de l’octroi des mesures d’aide amorcée par le Service de l’enseignement spécialisé? Oui, le Conseil d’Etat fait fausse route. Il démolit tout ce qui a été mis en place patiemment avec la collaboration et l’engagement exemplaire de tout le personnel enseignant. Oui, la population fribourgeoise peut se faire du souci, car nous ne serons plus en mesure d’assurer toutes les tâches qui nous sont confiées et qui se complexifient sans cesse. C’est pourquoi nous disons avec force et conviction Hände weg von unserer Schule – Touche pas à mon école!» (1)  

Maintenant, la balle est dans le camp du Conseil d’Etat que nous avons déjà rencontré. Il ne peut pas rester sourd aux attentes et aux inquiétudes des enseignant-e-s et de la population fribourgeoise.

L’arrivée prochaine de la nouvelle loi scolaire, les préoccupations grandissantes autour de l’enseignement spécialisé et l’incertitude face aux nouveaux défis à venir font que le corps enseignant fribourgeois est à bout de souffle. Retirer ce paquet, mettre à plat tous les problèmes et travailler à la vision du futur de l’école fribourgeoise avec les partenaires syndicaux est la seule alternative laissée au Conseil d’Etat, sans quoi celui-ci s’expose à de nouvelles démonstrations de force et les conséquences politiques risquent d’être importantes.

 

 

(1) Extrait du discours du président de la SPFF prononcé à cette occasion.

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