Tu DICS’a va pas le faire?

Tu DICS’a va pas le faire?

Le 19 février dernier, une délégation du Conseil d’Etat formée de quatre ministres a dévoilé officiellement ses propositions en vue de maîtriser la croissance du nombre de postes dans le domaine de l’enseignement. Quatorze mesures sont mises en consultation pour deux mois. Objectif fixé: 40 postes. Incompréhension et inquiétudes sont les premières réactions à ces attaques ciblées qui ne seront pas sans conséquences. Mise en bouche…

«Le Conseil d’Etat connaît la qualité élevée de l’enseignement fribourgeois et sait que cela constitue une grande force. Il a le souci de ne pas mettre cette qualité en péril et de ne pas prendre des mesures qui puissent lui porter atteinte (…). Un déficit de 165,2 millions de francs sur deux ans reste à combler. Le Conseil d’Etat est d’avis qu’une partie de ce montant peut provenir de mesures complémentaires dans le domaine de l’enseignement.»* Merci… mais, lorsqu’on détaille le projet, on peine à croire certains arguments et on ne peut s’empêcher de penser que nous n’avons pas la même lecture. Détérioration de nos conditions de travail, mise en péril de la qualité de l’enseignement et nouvelles attaques sur certains salaires, le menu est complet, trois plats avec repasse. Le personnel enseignant subit, en entrée, les mesures structurelles touchant tous les citoyens fribourgeois. Puis, comme plat de résistance, équilibré bien sûr (comme les sacrifices annoncés!), nous contribuons solidairement au redressement des finances par la contribution consentie par l’ensemble du personnel. Et, pour le dessert, c’est une composition originale de treize mesures qui nous est soumise, 40 postes à économiser. Et dire que certains estiment que 4,4 millions ce n’est pas assez et que l’on aurait pu en faire encore plus!

Vers une augmentation des effectifs

«L’évolution probable, par degré d’enseignement, du nombre d’élèves et du nombre de postes d’enseignants constitue l’information de base permettant de prendre les bonnes décisions pour le canton.»* Pour le primaire, il n’y en a qu’une, c’est la 1. Laisser une marge de manœuvre de décision de cinq élèves autour d’un seuil pour permettre l’octroi d’une classe supplémentaire dans un établissement n’est pas une bonne décision. Cela devrait permettre de diminuer le nombre de classes primaires de 8 à 15 unités, chiffre poussé à 16,5 dans le récapitulatif. A l’heure où l’on intègre de plus en plus d’élèves, où la gestion des difficultés comportementales pose problème, où la surcharge des enseignants est une réalité de plus en plus alarmante, se priver de l’ouverture de tant de classes est un non-sens. Cela induira une augmentation des effectifs, portera atteinte aux conditions et à la santé des enseignants et la qualité de l’enseignement s’en ressentira. Pour rappel, à la rentrée 2013, la moyenne d’élèves par classe est de 19,6, une des plus hautes de Suisse dont la moyenne est de 18,9 (chiffres de l’OFS pour 2009-2010). On peut raisonnablement estimer que la barre des 20 élèves sera proche à la prochaine rentrée.

Un corps enseignant uni

D’autres propositions douloureuses affecteront nos collègues du secondaire II. Deux d’entre elles touchant directement leur rétribution et d’autres l’organisation des collèges. La formation professionnelle est aussi concernée. Aussi, toutes les associations représentées à la FAFE (la SPFF, l’AMCOFF, l’AFPESS et le LDF) travaillent en commun pour élaborer la meilleure stratégie possible afin de contrer ces mesures. Chacune organisera, avant la fin mars, des assemblées pour présenter les défis à relever, récolter réactions et idées de la base. Le 31 mars (jour de la présentation des comptes 2013 de l’Etat!), le comité se réunira à nouveau afin de se coordonner. Une première rencontre est prévue avec le Conseil d’Etat le jeudi 3 avril. Lors de cette séance, il s’agira de demander encore quelques renseignements sur la mise en application de certaines mesures, de faire savoir notre courroux et de signifier notre désaccord. Aujourd’hui, nous ne pouvons accepter des mesures qui, in fine, péjoreront les chances de réussite et de développement pour de nombreux élèves. Le Conseil d’Etat fait fausse route, doit se réveiller et ouvrir les yeux sur la réalité du terrain. Sa vision à court terme ne lui a pas permis d’anticiper la forte croissance de la population fribourgeoise. Ce n’est pas aux enseignants et aux élèves d’en supporter les conséquences. Le gâchis de l’école fribourgeoise est en marche, ne laissons pas faire!

 

* Extrait du rapport du CE mis en consultation.

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