Comme chaque fois, tous les cinq ans, le Congrès du SEJ a pour vocation première d’orir aux enseignant·es jurassien·nes, membres ou non de notre syndicat, une journée de formation de haut niveau. Cette année, le SEJ a investi quelque 30’000 francs pour que cette manifestation soit réussie. D’où la partie congrue laissée à l’aspect syndical, une petite heure à peine.

Tout le monde en conviendra, il est plus agréable et plus enrichissant d’écouter l’intervention enthousiasmante de Philippe Meirieu qui parle de sa vision de l’école, que d’entendre le secrétaire général du SEJ dresser une énième fois un tableau pessimiste pour l’avenir de l’enseignement dans le Jura. C’est pourquoi je profite que ce grand moment pédagogique soit désormais passé pour revenir à des éléments plus terre à terre qui n’ont pu être discutés le 20 septembre dernier à Delémont. 

Le Programme quinquennal 2019-2024 peut être consulté sur le site du SEJ. Tout le monde peut le faire, il n’est pas secret. En préambule, il y est rappelé que lors du 7e Congrès en 2014, un programme sous forme de fiches présentant des actions syndicales et pédagogiques a été approuvé. Les propositions qui y sont contenues restent pour la plupart d’actualité et constituent toujours une base de travail pour les organes du SEJ. 

En 2009, lors du 6e Congrès, un programme plus détaillé définissant une série de revendications à développer avait été accepté. C’est en fait ce document qui constitue l’ossature du 8e Programme quinquennal, 2019-2024. 

Ce document ne doit pas être figé pour les cinq prochaines années. Le Comité central et le Comité élargi l’adapteront régulièrement en fonction de l’actualité. Les membres du SEJ doivent participer à cette vitalité en proposant régulièrement des actions syndicales ou pédagogiques à mener. C’est pourquoi l’état du programme fera l’objet d’un point spécifique lors des assemblées générales ordinaires. Les trois composantes de l’action syndicale du SEJ constituent le fil conducteur de ce programme. Rappel: 

La composante professionnelle se concentre sur la qualité du service public de l’enseignement et de la formation. L’enseignant·e joue ici un rôle de professionnel ·le de l’éducation. L’essentiel des revendications vont dans le sens d’obtenir une meilleure reconnaissance de ce professionnalisme dans les réseaux qui se mettent en place dans et autour de l’école. La composante corporatiste a pour objectif d’améliorer le statut et les conditions de travail des enseignant·es. En l’occurrence, l’enseignant·e est à considérer comme un·e salarié·e dont les prestations s’améliorent d’autant qu’il ou elle n’a pas le souci permanent de défendre ses droits. 

La composante de justice sociale peut se résumer par la notion d’égalité des chances, objectif fondamental vers lequel doit tendre l’école, en intégrant, sans les reproduire, les réalités vécues par les élèves. L’enseignant·e joue ici un rôle social fondamental. 

En plus des objectifs contenus dans les trois composantes ci-dessus, le SEJ maintient des objectifs internes visant à assurer son bon fonctionnement et à favoriser le débat syndical et pédagogique. En 2024 se tiendra le prochain Congrès, rendez-vous qui sera d’abord pédagogique, on le répète une fois encore. Contrairement à nos collègues bernois·es ou neuchâtelois·es, qui bénéficient d’une journée syndicale annuelle, vous avez cinq ans pour vous approprier ce programme. Utilisez ce temps pour le modeler et l’améliorer sans cesse. Ce programme est d’abord le vôtre.