Depuis près d’une année, des tensions déchirent la FEDE et l’assemblée des délégués du 19 novembre a mis en lumière ce conflit latent avec le SSP. Il s’agit maintenant de mettre à plat les divergences et de trouver un modus vivendi, ceci dans l’unique objectif de soutenir efficacement le personnel de l’Etat de Fribourg.

Le malaise prend de l’ampleur entre la FEDE, faîtière défendant les intérêts de l’ensemble du personnel de l’Etat, et le SSP, membre de celle-ci. Des divergences de stratégie, des conflits de personnes et des résultats insuffisants dans les négociations attisent un climat délétère qui gangrène le fonctionnement de notre centrale syndicale. Lors de l’assemblée de la FEDE du 19 novembre, un triste spectacle a été offert aux délégués, sous fond de modification de statuts et de nomination dans les instances.

Du côté de la FEDE, on argue que tout a été mis en œuvre pour obtenir des résultats et que la négociation reste le meilleur moyen de trouver des compromis dans la situation actuelle. Les volontés plus «combatives» du SSP et son discours populiste et parfois sans fondement sont contreproductifs et n’apportent aucune amélioration. En se distanciant publiquement des décisions prises par la faîtière lors des négociations auxquelles il participait pourtant sur les mesures d’économies, le SSP a trahi le partenariat et mis tout le monde devant le fait accompli. Les attaques publiques directes contre la FEDE sont intolérables.

Du côté du SSP, on continue à exprimer sa désapprobation au sujet des mesures d’économies jugées exhaustives au vu de la situation financière du canton avec une fortune de près d’un milliard de francs. On martèle que le bilan de la FEDE pour l’année 2014 est bien maigre et que le personnel continue à souffrir. On conteste déjà avec virulence les annonces fiscales à venir, en particulier sur l’imposition des entreprises. Le SSP estime que l’on a fait le tour avec les négociations et qu’il est temps de passer à l’action, de manière plus musclée. Les modifications de statuts prévues ainsi que la suspension de Gaétan Zurkinden du bureau de la FEDE ont été ressenties comme une mise à l’écart forcée et injustifiée.

Ces positions semblent antagonistes et inconciliables. Mais il faudra bien que chacun fasse un pas vers l’autre, que chacun revienne à la raison dans l’escalade des mots et des procès d’intention, ou pas… Personne n’a raison, personne ne doit pouvoir se glorifier de défendre le personnel mieux que l’autre. Le personnel de l’Etat mérite mieux que cela.

La fin de la récré a sonné, les bagarres de cour d’école ont assez duré et j’en appelle à chaque partie de raison retrouver et de se mettre autour d’une table de médiation pour sortir de cette impasse. Chacun doit maintenant prendre ses responsabilités, agir en toute objectivité et montrer, si c’est encore possible, un front uni pour les combats à venir qui s’annoncent difficiles.