Le jour «J» approche, la rentrée arrive avec ses doutes, ses craintes, ses espoirs et la joie de retrouver ses élèves ou de faire connaissance avec une nouvelle classe. La rentrée syndicale sera faite d’incertitudes mais aussi d’espoirs et de combativité.

Les programmes sont prêts, la planification annuelle semble dense, les nouveaux moyens sont plus ou moins apprivoisés, les nouveaux livres et les cahiers embaument une classe dont la décoration a été changée. Les lectures, les cours de perfectionnement ou les préparations avec les collègues ont apporté de nouvelles connaissances et une nouvelle motivation. Quelques jours de vacances ont fait le plus grand bien. Que ce soit à la mer, à la montagne, très loin ou dans la région, un ressourcement nécessaire a permis de recharger les batteries, de faire de nombreuses découvertes et d’évacuer soucis, malaise ou lassitude ressentie en fin d’année. C’est que dans quelques jours ils arrivent, motivés et joyeux ou bien soucieux et en traînant les pieds. C’est que dans quelques jours nous accueillons une nouvelle classe ou repartons avec une équipe connue. Pour les uns, il faudra leur expliquer notre organisation et nos exigences, leur montrer les locaux ou revenir à certains fondamentaux avec des élèves plus jeunes; pour les autres, il s’agira de continuer à construire sur les acquis, les points forts ou les points faibles de chacun afin de les amener encore plus loin. La route s’annonce semée d’embûches, avec ses surprises, ses joies, ses incertitudes, ses moments de doute, mais toujours avec cette envie qui nous habite de faire de notre classe un lieu de vie et d’apprentissage agréable, un lieu unique où chacun doit se sentir bien, soutenu et aimé. Tout cela ne dépend cependant pas uniquement de notre engagement, du climat instauré en classe, des relations tissées jour après jour avec nos élèves. Des facteurs extérieurs sont à même de troubler ce fragile équilibre, cette dynamique incertaine. Des collègues envahissants ou dénigrants, une autorité d’établissement oppressante ou trop exigeante, des autorités scolaires intrusives ou peu à l’écoute ont vite fait de briser une posture positive. Sans oublier les soucis d’ordre général qui frappent l’ensemble de la profession, l’ensemble de la fonction publique.

A ce jour, aucune décision n’est encore prise en ce qui concerne les mesures d’économies visant le personnel enseignant. Le Conseil d’Etat évalue toujours les retours de la consultation. Cependant, les craintes émises dans la rue ou lors de rencontres semblent entendues. Mais les annonces faites par le Conseil d’Etat à la délégation de la FEDE, le 27 juin dernier, ne sont guère réjouissantes. En effet, la situation financière de notre canton ne cesse de se dégrader. L’élaboration du budget 2015 s’annonce difficile et les perspectives à court terme sont très pessimistes. Augmentation des charges et diminution des revenus (BNS, péréquation intercantonale…) mettent notre canton dans une situation délicate, malgré une fortune que l’on touche et qui n’est pas sans fond… Ainsi, les demandes de la FEDE pour qu’un signal positif soit donné à tout le personnel en 2015 concernant les mesures d’économies ne pourront vraisemblablement pas être prises en compte.

La route s’annonce semée d’embûches pour une rentrée syndicale qui sera difficile voire agitée. La SPFF, avec ses faîtières, comme vous dans votre classe, donnera le meilleur d’elle-même afin de construire un environnement, des conditions- cadres qui permettent à tous de s’y retrouver. Une relation de confiance est indispensable à tous les niveaux, il en va de la qualité de l’engagement de chacun et de la qualité de nos rapports avec l’autre, de la qualité de notre Ecole. La réponse est entre nos mains, soyons à la hauteur de nos attentes, ensemble. Belle rentrée.