L’école fribourgeoise est reconnue. Mais l’édifice se lézarde. Tout un pan de cet édifice est tenu à bout de bras par des enseignantes et des enseignants dociles, obéissants, solidaires et engagés pour les élèves. Mais nous ne tiendrons bientôt plus…

Après quelques semaines de vacances bien méritées et réparatrices, il faut penser à la rentrée. Programmée pour le 27 août, une rentrée des classes se prépare avec des projets plein la tête et une envie de toujours se renouveler, de se remettre en question et d’améliorer son enseignement. La route s’annonce semée d’embûches, avec ses surprises, ses joies, ses incertitudes, ses moments de doute, mais en gardant cette petite flamme qui fait notre bonheur, en gardant cette envie qui nous habite pour faire de notre classe un lieu de vie, de partage, un lieu unique où tous les élèves doivent trouver une place et se sentir bien. Mais ce n’est que la partie émergée de l’iceberg. D’autres soucis donnent un goût amer à notre enthousiasme. Mon effectif prévu le 15 juin sera-t-il revu à la hausse par des arrivées qui vont surcharger nos classes? Est-ce que le petit Paul pourra avoir assez d’unités d’appui pour s’en sortir mieux? Est-ce que les arrivées de l’été seront gérées et des aides suffisantes octroyées aux élèves allophones annoncés? Il faut que je regarde avec ma collègue pour trouver des plages horaires pour que le MCD/I puisse prendre nos trois élèves en même temps, sinon ils n’auront presque rien… Et cette mise en oeuvre de la nouvelle loi scolaire, avec un nouveau statut pour notre responsable, qu’est-ce que cela va changer pour nous, pour la vie de mon établissement? Quelles sont les mesures d’économie qui arriveront encore, alors que je pense vraiment que l’on en fait déjà? Du côté de la SPFF, la rentrée s’annonce agitée. Le règlement d’application et la nouvelle loi sur l’enseignement spécialisé sont en consultation. Plusieurs points seront combattus et nous serons vigilants, car des articles peuvent avoir des conséquences négatives. Il s’agira bien sûr de continuer les discussions au sujet des mesures d’économie. Après plusieurs heures d’échange, de débat, de réponses à nos questions et d’explication de texte, les séances à venir s’annoncent cruciales et surtout votre avis sera le seul qui comptera afin de prendre la décision finale. Nous essayons toujours de remonter vos revendications, vos inquiétudes et vos demandes légitimes et justifiées. On nous répond souvent qu’à tous les étages de la DICS, on partage les mêmes soucis. Mais alors pourquoi ne sent-on plus cette préoccupation de développer notre école en ayant comme but premier le bien des élèves, sans se borner à appliquer strictement des articles de loi, des directives contraignantes, ou des ordonnances précises et incontournables? Nous avons besoin d’un discours clair et d’une communication précise de la part d’un employeur qui dit savoir et comprendre, mais qui ne peut pas, qui ne veut pas… Peut-être que rien n’est simple, mais ce sont 45 000 élèves ou étudiants, plusieurs milliers d’enseignants et une bonne centaine de milliers de parents qui ne comprendront pas, et pour encore longtemps, que l’on affaiblisse notre école sur l’autel sacré des économies… Belle rentrée malgré tout!