L’année civile touche à sa fin et avec elle la valse des décisions concernant le renchérissement. Chaque canton rivalise d’imagination pour trouver une solution tout en respectant l’état des finances cantonales. L’absence de renchérissement ou de rattrapage fait bien sûr grincer des dents mais d’autres solutions divisent tout autant !
Au Tessin, le gouvernement a décidé d’octroyer deux jours de congé supplémentaires (20.12.2024 et 7.1.2025) aux enseignant·es en compensation du renchérissement. Si cette décision divise, elle implique un questionnement de fond.
Un canton pourrait donc décider de réduire le temps scolaire des élèves et des enseignant·es d’une simple décision car il ne parvient pas à boucler son budget. Cette décision parait totalement aberrante. Les écoles ne peuvent pas être considérées comme de simples entreprises qu’on décide de fermer parce que le carnet de commandes est vide. De nombreux acteurs (élèves, enseignant·es, parents, directions) sont concernés par ce genre de décisions. Il ne s’agit certes que de deux jours, un avant et l’autre après les vacances, mais réduire ainsi le temps scolaire tendrait à faire croire que ces moments ne sont pas vraiment nécessaires et pourraient être simplement biffés des calendriers. Ces moments de l’année sont également importants au déroulé de l’année avec des activités de fin de semestre ou des moments plus légers pour les élèves.
De plus, que dire de l’idée déjà suffisamment difficile à combattre que les enseignant·es ont un nombre de jours important de congé ? Ce genre de décision ne fera qu’amplifier le phénomène et donnera des munitions supplémentaires aux détracteurs de l’école publique.
Certes, l’enseignant·e ne peut pas être corvéable à souhait et une forme de reconnaissance, quelle qu’elle soit, fait du bien, mais dans ce cas précis, il semble qu’on ne rend service à personne, sans oublier que deux jours de congé ne compenseront jamais l’inflation.
David Rey, président du SER