«Il faut tout un village pour faire grandir un enfant»

«Il faut tout un village pour faire grandir un enfant»

 

Plus de 200 invités, cadres, inspecteurs, directeurs de CO, responsables d’établissement, personnel des classes relai ou des unités mobiles, psychologues, éducateurs, travailleurs sociaux… se sont retrouvés lors du Forum SED (1), le 27 février dernier à Fribourg, pour faire le point de la situation et mener une réflexion afin de dégager des pistes ou des perspectives de développement de la collaboration autour des jeunes en difficulté comportementale.

Certes, sur les 37 500 élèves qui fréquentent nos classes, 95% ne posent pas de véritables problèmes. Mais les quelques autres déstabilisent des établissements ou entravent le travail des enseignants. Des mesures concrètes ont été mises en place afin que les praticiens ne se sentent plus esseulés face à cette réalité qui mine une ambiance de classe, qui ruine les espoirs de sérénité d’un groupe affaibli et perturbé. Il s’agit maintenant de trouver un partenariat collaboratif pour refonder ou améliorer le système, car l’école reste le lieu de tous les possibles grâce à l’engagement inlassable de tous ses acteurs.

De la gestion de crise au DFAE à la réalité de nos classes

Quels apports peut avoir une conférence de M. Ralf Heckner, ambassadeur et responsable de la division politique de sécurité et gestion de crise au niveau de la Confédération, sur la gestion d’élèves en difficultés de comportement? Le parallèle semblait a priori difficile à imaginer… Mais au fil du discours, au fil des thèses, il s’est avéré que l’unité de matière était frappante et que gérer des crises (enlèvements, accidents, attentats, conflits politiques…) internationales requiert des principes de base applicables à notre niveau.

– Il faut être clair sur l’attribution des tâches de chacun dans la gestion de la crise et mettre au point un protocole qui permette de savoir qui répond de quoi. Un diagnostic doit être posé et le problème saisi.

– Au niveau de la Confédération, le conseiller fédéral Burkhalter porte une attention particulière aux Suisses de l’étranger, vivant, travaillant ou voyageant dans des zones sensibles. Des ressources sont mises à disposition et un dispositif complexe et structuré est en place, tout est prêt pour agir à la moindre alerte.

– Dans une équipe telle que celle-ci, l’accent est mis sur la connaissance de l’autre, connaissance des mandats, des instruments à disposition, des personnalités, des mentalités, des façons de fonctionner et de l’historique de l’institution.

– L’équipe doit être soudée, tendant vers une unité de doctrine en laissant les ego de côté afin que la mission soit un succès. De plus, il convient de «fêter» toute réussite comme il se doit, sans oublier de remercier tous les acteurs ou les actes qui ont conduit à la résolution de la crise.

– Mais en cas d’échec ou d’atteinte partielle des objectifs fixés, il faut relativiser, tirer les conséquences pour corriger le tir, pour améliorer la gestion de l’avenir, tout en étant conscient qu’une crise ne ressemble à aucune autre.

– «La meilleure crise est celle qui n’arrive jamais.» La prévention, le courage voire parfois l’audace de mettre en place des moyens en amont plutôt que d’attendre sont une obligation. Même si ses moyens préventifs s’avèrent disproportionnés et à terme inutiles, on peut revenir en arrière sur une décision.

Communiquer est le maître mot dans une cellule de gestion de crise. Ne rien cacher, jouer cartes sur table, informer et tendre vers une élaboration collective d’un consensus augmentent les chances de réussite de la mission au-delà des jeux de pouvoir et des conflits de personnes.

– Les tâches organisationnelles, de contrôle et le travail quotidien de toute organisation, sont très nombreuses. La crise crée, entraîne une surcharge de travail, une augmentation du stress voire de la peur. Il convient d’y être bien préparé et surtout de pouvoir avoir confiance en des procédures et des modèles efficaces qui seront déclenchés en peu de temps…

– Le nouvel équilibre retrouvé peut être différent de ce qui existait antérieurement, avant la crise. Le retour à la normale n’est pas toujours «normal» et demande la plus grande attention, un suivi constant et une évaluation régulière. Suite à cet énoncé de conditions cadres indispensables, où en est notre canton dans son processus, quels sont les ingrédients ou les ressources qui manquent pour améliorer la prise en charge des élèves en difficultés? Réfléchissez-y jusqu’au prochain numéro dans lequel je vous livrerai quelques pistes privilégiées par les participants au Forum.

 

(1) Soutien aux établissements scolaires dans la prise en charge des difficultés comportementales.

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