Et si nous étions inquiets…

Et si nous étions inquiets…

Elle a défrayé les journaux, de nombreux médias s’y sont intéressés, elle s’annonce sûrement plus longue et difficile que prévue… Qui est-elle et quelles questions pose-t-elle?

Si dans mon dernier billet, j’évoquais la rentrée scolaire, une réalité n’a pas été abordée: la pénurie des enseignants. L’introduction progressive des deux ans d’école enfantine (+229 élèves) et le développement démographique (+315 élèves au primaire) ont provoqué l’ouverture de trente classes. Avec les départs à la retraite, les changements d’activité ou autre diminution du temps de travail, ce ne sont pas moins de 136 postes d’enseignement qui ont été mis au concours. «Les candidats se sont faits plus rares et il a fallu parfois procéder à plusieurs mises au concours successives pour un même poste», relève le dossier de presse édité par la Direction de l’instruction publique, de la culture et du sport (DICS). Une question est donc restée en suspens, soit dans les salles des maîtres où l’on attendait un ou une collègue, soit dans les bureaux des inspecteurs qui multipliaient les appels pour trouver du personnel, soit au Département où l’on suivait la situation de près: y aura-t-il assez d’enseignants pour la rentrée? Certes, tous les postes sont repourvus, mais la situation restera tendue encore quelques années. Et plusieurs questions restent en suspens et doivent être abordées sans tabou. La quarantaine de collègues que nous accueillons des cantons de Vaud, Neuchâtel ou du Valais vont-ils rester dans notre canton si une opportunité devait s’offrir à eux, plus près de leurs attaches? Des situations provisoires, heureusement rares, ont été trouvées avec un duo composé d’un enseignant formé avec un autre non formé. Le poids des responsabilités ne semble-t-il pas trop lourd? Et je me dois d’évoquer le problème majeur à venir, qui aura des incidences directes sur notre organisation de tous les jours: les remplacements. Des retraités seront appelés à la rescousse, mais pas plus d’un mois à plein temps sans perdre leurs conditions de l’avance AVS. Des enseignants non formés seront engagés, mettant une pression sur le titulaire, qu’il soit malade, en congé maternité ou à l’armée. Une pression que certains parents ne manqueront pas de mettre aussi… Va-t-on revoir des collègues masculins se voir déplacer leur cours de répétition pendant les vacances? Heureusement, on ne peut pas retarder ou avancer un accouchement… Va-t-on nous refuser des congés pour déménagement, mariage, congé paternité, car nous n’aurons pas trouvé de remplaçant? Irons-nous travailler malades pour ne pas déranger tous les autres collègues?

Quelques solutions ont été évoquées:

– La nouvelle loi sur la caisse de pension permettra au personnel de l’Etat de prendre une retraite partielle, peut-être cela sera-t-il attractif pour quelques enseignants qui pourraient conserver un taux d’activité jusqu’à 40%.

– Une question de députés UDC propose une formation accélérée en cours d’emploi débouchant sur un poste à temps partiel aux niveaux enfantine et primaire. Pas de commentaires…

– La HEP a fait un très bon travail d’information mais a aussi proposé des améliorations organisationnelles qui ont fait bondir son effectif de rentrée. C’est encourageant et il faut soutenir cet élan.

La SPFF demande des mesures urgentes pour attirer les jeunes à embrasser cette carrière. Cela doit passer par des mesures de reconnaissance de notre travail, du respect et de l’intérêt de notre profession. La société, les parents, certains politiques ne voient pas notre engagement. Des perspectives de carrière doivent être proposées. Nous demandons aussi une certaine protection, car de plus en plus de monde pense pouvoir nous donner des leçons et nous expliquer comment faire notre métier. Une revalorisation salariale de notre profession n’est pas à exclure, en parallèle avec des conditions améliorées. Le débat est lancé et nous tenterons, dans la mesure du possible, d’apporter notre contribution à l’amélioration de la situation. Les inquiétudes posées, le bilan établi, c’est le temps des propositions.

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