Cela faisait un certain nombre d’années que je n’étais plus allée au cinéma, dans une salle multiplexe. Je me souvenais des tapis en velours rouge et de l’ambiance feutrée. Je me souvenais des flux de personnes qui gagnaient leur salle comme dans un ballet savamment orchestré. Ou encore des publicités avant le film et surtout des bandes-annonces, avec une image et un son qui nous enveloppaient et qui sublimaient tout film, même de qualité moyenne. Mais voilà: samedi dernier, je suis entrée de plein fouet dans le XXIe siècle, cinématographiquement parlant: on m’a vendu un ticket qui comprenait une séance de cinéma et une glace. Une glace que je n’avais pas demandée, que je ne voulais pas manger (par principe, je n’aime pas qu’on me force à manger une glace), mais une glace que j’ai fini par accepter en raison de l’insistance du petit être de 6 ans que je tenais par la main et qui ne voyait pas l’aliénation au même endroit que moi.