Au casse-pipe!

Au casse-pipe!

Au moment où, dans certaines grandes enseignes, l’on prend des mesures pour préserver la santé du personnel de vente privé de la lumière du jour, il est préoccupant d’observer que notre employeur faillit à ses responsabilités en conduisant de plus en plus d’enseignants au burn-out par la mise en place d’une intégration désordonnée.

On savait déjà que notre canton est le plus mauvais employeur du pays en ce qui concerne les salaires des enseignants des premiers degrés, on est maintenant atterré de découvrir qu’il met gravement en danger leur santé en pratiquant une intégration incontrôlée. Il ne se passe ainsi bientôt plus un mois sans que nous soyons mis au courant de nouveaux dérapages. Qu’on ne se méprenne pas! D’une manière générale, les enseignants neuchâtelois sont favorables à l’intégration… mais dans certaines limites. Si les choses se passent plutôt à satisfaction aux cycles 2 et 3, il faut bien admettre qu’il en va tout autrement au cycle 1, particulièrement pour les années 1 et 2.

Un principe de réalité

Depuis l’entrée en vigueur du concordat HarmoS, tous les enfants de 4 ans révolus sont censés commencer l’école. Tenant à la fois du devoir et du droit, ça change considérablement la donne. Auparavant, les parents d’enfants à besoins particuliers différaient fréquemment l’entrée à l’école enfantine ou tentaient d’autres démarches avant l’école primaire. Durant cette période, un certain nombre de cas étaient orientés dans d’autres voies. Désormais, c’est toute une classe d’âge qui débarque en 1re année. Et ça complique nettement la tâche des enseignants. D’autant plus que, dans le même temps, le Plan d’études romand (PER) est entré en vigueur pour les premiers degrés aussi. Et, bien entendu, l’autorité attend des enseignants qu’ils assurent la progression de la classe tout en intégrant des gosses parfois sévèrement déphasés.

Mission impossible?

Les collègues qui enseignent dans ces degrés sont conscients qu’il faut accorder un maximum de chance à chaque enfant. Ils comprennent qu’il convient de laisser un délai raisonnable avant d’envisager une mise à l’écart du groupe ou d’autres mesures moins radicales. Ils ont hélas parfois affaire à de véritables petits monstres qui sabotent (même inconsciemment) le travail à conduire avec la classe. Ainsi, une enseignante a été submergée par un torrent d’insultes se concluant par un «grosse salope» (1) bien senti. Informée de l’épisode, la direction… n’a rien entrepris (2), mais demandé à l’enseignante si elle attendait une réaction de sa part. Ailleurs, à deux reprises en quelques mois, un enfant contrarié de 5 ans a craché à la tête de son enseignante (3). Récemment, après plus d’un semestre, un enfant de 4 ans met encore le chambard dans sa classe, empêchant les autres d’être un tant soit peu attentifs aux explications de l’enseignante. Pourtant, après des semaines de cet acabit, l’enfant avait été soumis à un examen, mais il était alors tellement hors contrôle qu’aucun diagnostic n’a pu être posé. Face à cette situation, des périodes d’appui individuel en classe par une éducatrice ont été accordées. Pourtant, même dans ces conditions, l’enfant reste parfois incontrôlable. L’enseignante a peur que celui- ci se saisisse d’un objet apparemment anodin et en fasse un usage dangereux (4).

Quelles solutions?

L’enseignant peut légitimement protéger sa santé en faisant état de son épuisement professionnel, mais ça ne règle pas réellement le problème. Est-ce trop demander que les procédures d’examen de ces cas soient traitées en urgence absolue dans les premiers degrés? Comme le personnel de vente, les enseignants devront-ils attaquer leur employeur en justice pour obtenir qu’il assume les responsabilités que lui impose l’article 6 de la Loi fédérale sur le travail (Ltr)?

1) désolé, mais le reste du couplet était du même style.

2) l’élève présente un comportement déviant depuis des années.

3) vous remarquerez qu’elle s’était par conséquent mise à sa hauteur; le gosse n’était pas sur des échasses.

4) euphémisme.

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