Les institutions politiques neuchâteloises sont instrumentalisées par celles et ceux qui sont censés les servir. Une solution au mal: une information plus large et plus complète à l’attention de la population neuchâteloise.

Des médias qui reflètent mal la réalité

Mis à part Ludovic Rocci, journaliste au Matin, personne ne relate convenablement les dysfonctionnements des autorités politiques neuchâteloises dans les médias. L’attitude complaisante des rédacteurs en chef de L’Express/L’Impartial ou de Canal Alpha affaiblit le potentiel sursaut démocratique que susciterait le dévoilement des magouilles, incohérences, passe-droits ou autres incompétences qui pourrissent le climat politique du canton de Neuchâtel. Les choses vont beaucoup plus mal que ce qui transparaît publiquement, c’est dire! Dommage que le quatrième pouvoir ait perdu une indépendance si précieuse en temps de crise…  

Une conduite des affaires de l’Etat souvent inadéquate

Il faut soutenir le capitaine Studer qui est le seul à vouloir tenir le cap des réformes et de la rénovation en profondeur des principales structures politiques et administratives de notre canton. Il est bien seul au Château. Les autres Conseillers d’Etat, trop inexpérimentés, évoluent au cas par cas, changent au coup par coup, adoptent des stratégies de circonstances qui ne répondent à aucune vision d’avenir cohérente et constructive de notre canton. L’un d’eux dit bleu le matin, rouge à midi et vert le soir: il nous en fait vraiment voir de toutes les couleurs! D’autres se montrent tout aussi régionalistes que la plupart des députés du Grand Conseil qui ne sont pas des élus cantonaux, mais des élus au niveau cantonal, ce qui n’est pas la même chose! Défendre les intérêts étroits de son village, voire de son quartier, n’est pas la meilleure manière d’oeuvrer pour l’intérêt général.

L’autisme du Conseil d’Etat, à rebours de l’ouverture d’esprit de la population neuchâteloise

Le conservatisme et la fermeture d’esprit ne se trouvent pas forcément là où l’on croit. Les sections socialistes et libérales-radicales des villes du Haut (plus le POP au Locle) et de celles du Bas sont certainement les entités politiques qui pèsent le plus lourd dans la balance de l’immobilisme. Chasses gardées, places réservées, positions acquises – on peut même parfois parler de prébendes –, le pouvoir des petits potentats locaux entrave dangereusement la marge de manoeuvre d’un Conseil d’Etat déjà passablement affaibli par l’inexpérience de quatre de ses membres. La population neuchâteloise ressent le décalage entre les réalités et les attentes de sa vie quotidienne et des structures politiques surannées et dispendieuses. Les Neuchâteloises et les Neuchâtelois, dans leur majorité, sont prêt-e-s au changement, bien davantage que beaucoup trop de leurs représentants politiques!

Un volcan islandais qui dévoile des incompétences étatiques

L’éruption d’un volcan islandais a révélé les incapacités de certains services et du Département de l’éducation à faire face à une situation qui sort de l’ordinaire. Rappel des faits: l’annulation des vols aériens en Europe durant le printemps 2010 a retardé le retour de quelques collègues dans leurs classes. Pour leur part, les responsables jurassiens et jurassiens bernois ont réagi avec clairvoyance en cherchant des compensations, notamment de type administratif, à même d’éviter les retenues salariales. Pas à Neuchâtel. La solution bêtement comptable et strictement financière a été appliquée. C’est lamentable, inique et irresponsable. Cette manière aveugle et déshumanisée de trancher un problème est devenue la marque de fabrique du Conseil d’Etat. Heureusement que nos industries d’exportation sont dirigées de manière plus professionnelle et plus créative!  Sus à la république des copains! Certains politiciens de bonne volonté, notamment au PLR, tentent de réagir et de redonner des couleurs à l’image ternie de la politique des petits copains. Claude-Alain Kleiner a proposé à Benoît Couchepin de rédiger un article salutaire pour Libertés neuchâteloises, l’organe neuchâtelois du PLR. Mais la présidence de ce parti a préféré renoncer à la publication du texte commandé. C’est dommage, car ce genre de contribution au débat démocratique est nécessaire pour poser un diagnostic suffisamment pertinent et soigner le mal à la racine. Le monde politique neuchâtelois mérite en tous les cas un bon coup de Kärcher! Sus à la république des copains!

Bonne année scolaire 2010-2011 à toutes et à tous!