Enseigner: sens du savoir, sens du métier: le colloque tenu sous ce titre il y a un peu moins d’une année à Lausanne a offert aux intervenants – chercheurs en éducation, experts et enseignants – l’occasion d’échanger sur une institution scolaire en perpétuelle évolution. Les questions posées ont été nombreuses, autant que les problèmes évoqués; quelques pistes de réponses ont été données. Le dossier de ce présent numéro se propose de se faire l’écho – très résumé – de ces journées. La première interrogation est de taille: «Quel rôle aujourd’hui pour l’école?» (p. 27). Comme la société, l’école, sa légitimité, celle des savoirs enseignés, sont en crise: que faut-il, que peut-on encore transmettre face à la pléthore d’informations véhiculées par les médias en tous genres? La société a des besoins souvent différents de ceux des individus: quelle place laisse-t-on à l’élève là-dedans? Et à l’enseignant? Autre interrogation d’importance: s’il était possible de définir ces fameux savoirs à enseigner, par quelle pédagogie agir?

Tout s’est compliqué: «Aujourd’hui – et c’est une nouveauté – coexistent les notions de programme, de modèles d’apprentissage et de centration sur les acquisitions» (p. 33). Gestion et efficacité s’annoncent pour conduire le bal. Sachant que l’école obligatoire ne donne plus les compétences de base nécessaires pour toute une vie, que les enseignants sont contestés sur plusieurs plans tandis qu’ils contestent un système qui les surcharge, que les contribuables rechignent à donner les moyens nécessaires à l’école… où trouver de nouveaux espaces d’enseignement? (p. 36). Dans la formation permanente, soufflent entre autres les instances internationales. «L’école obligatoire doit trouver sa place dans un ensemble plus vaste», confirme un des organisateurs du colloque (p. 40): «Elle doit entrer dans une réflexion critique sur ce qu’elle est comme institution et comme organisation sans sombrer dans un management obligé», conclut-il. 

Bonne lecture