Evaluation du travail enseignant Une question… ou pas!

Evaluation du travail enseignant Une question… ou pas!

La question a été encore récemment évoquée, à fin 2013, entre le comité de la SPV et celui de l’Association des directeurs des établissements scolaires officiels vaudois (ADESOV). Elle n’a, par ailleurs, à notre connaissance, et à ce jour, pas généré de position claire de la part des doyens d’établissement. Elle est pendante depuis maintenant plusieurs années, alors qu’existe à ce propos une inscription dans la Loi sur le personnel. Elle a été posée aux membres de la SPV. Et elle fait débat au sein de son Comité: Faut-il militer pour un entretien d’appréciation du travail des enseignants? Et si oui, sous quelle forme? Dans quel but? Par qui? A quel rythme?

D’aucuns estiment qu’entrer dans ce débat est déjà faire preuve d’allégeance avec le pouvoir dominant du patron. D’autres affirment que formaliser la reconnaissance du travail accompli ne serait que justice et protecteur notamment de familles quérulentes.

Il faut maintenant en débattre. Et affirmer une ligne claire.

Quand, il y a plus de 10 ans, près de 900 membres de la SPV répondaient sur ce thème, leur position était sans équivoque: pas d’entretien d’évaluation sans définition des missions, via un cahier des charges… Confirmant que la principale fonction de cet entretien devrait être de quittancer la bonne facture du travail accompli.

Aujourd’hui, même s’il ne répond pas à toutes les questions, le cahier des charges est publié; et a été rendu public par la volonté de la Cheffe du département.

Alors quoi?

Devant la volonté de l’ADESOV de traiter cette question, le comité de la SPV s’est autorisé à affirmer qu’il pourrait prochainement proposer un modèle qui lui paraîtrait acceptable, voire utile.

Mais nous n’en sommes pas là. Il faut d’abord une entrée en matière de la part des membres de la SPV. Cette question sera posée et débattue lors de la prochaine assemblée des délégués, en juin. Possiblement appuyée sur une plus large consultation.

Comment évaluer le travail de l’enseignant, alors que de plus en plus souvent – et c’est tant mieux – c’est d’une équipe qu’il s’agit? Qui doit et peut le faire? Qui en a la réelle compétence? A quel rythme? Selon quel critère? Et pour en tirer quoi d’utile, qui ne soit pas ressenti de quelque façon comme punitif, ou simplement contraignant? Au bénéfice de qui? Et, plus largement, la SPV doit-elle promouvoir, soutenir une nouvelle démarche administrative, alors qu’elle ne cesse de dénoncer la surenchère dans ce domaine?

Voilà, nous semble-t-il, les questions qui doivent être abordées.

Avec, en arrière-plan, ce qu’en disait notamment le professeur Philippe Perrenoud dans l’Educateur, il y a bientôt 20 ans*: «On conviendra sans doute que l’obligation de compétences est aussi fondamentale que difficile à contrôler. Faut-il attendre que se produise une faute professionnelle grave pour évaluer les compétences, au prix de procédures administratives ou pénales lourdes et peu formatrices? On peut évidemment souhaiter qu’on parvienne à évaluer les compétences de façon plus banale et moins dramatique, en formation initiale et durant la carrière professionnelle. Faute de quoi on sera tenté de rêver d’une impossible obligation de résultats ou de revenir à une stérile obligation de procédure. (…)»

Ou encore, dans le même article: «Aucun métier ne dispense d’une part de jugement et donc d’un risque d’erreur. Cela peut arriver au chauffeur routier qui sous-estime la courbure d’un virage, à l’esthéticienne qui brûle gravement sa cliente, à l’infirmière qui ne détecte pas l’aggravation subite de l’état d’un patient, (…). Cependant, plus on va vers des métiers qualifiés, plus s’accroît la part des gestes professionnels relevant du jugement en situation. Les situations sont diverses, mouvantes, complexes pour qu’il soit possible de dicter ou même de proposer des procédures. C’est bien pourquoi on délègue à un professionnel compétent le pouvoir et la responsabilité de savoir mieux que personne ce qu’il convient de faire, parce qu’il a tous les éléments en main, en temps réel.»

Ce «professionnel compétent», c’est bien ce que devrait être l’enseignant ordinaire. 

Osons dire que c’est ce qu’il est. Reste que chaque travailleur doit pouvoir, en tant qu’humain, trouver quittance de la bonne facture de son engagement professionnel. Le modèle est en conséquence encore à trouver. Cherchons- le ensemble.

 

* L’Educateur, 1996, n° 10, pp. 24-30.

Les numéros complets de la revue, les dossiers pédagogiques et les articles qui les constituent peuvent être consultés par les abonné·es connecté·es.
Faute d’abonnement, il est possible de les obtenir au format PDF. [Numéro ou Dossier : 11 CHF; Article : 2 CHF.]
Si disponibles, des éditions imprimées des numéros de la revue peuvent être commandées à secretariat@revue-educateur.net.

S'abonner Accéder au numéro complet

SER

Secrétariat

Lundi, mardi, jeudi, de 08h00 à 16h30 et mercredi matin Av. de la Gare 40 / CP 416 1920 Martigny 1 Tél : 027 / 723 59 60

ser@le-ser.ch

CONTACTS

Bureau du Comité du SER

David Rey, président Tél : 079 / 371 69 74

d.rey@le-ser.ch

Olivier Solioz, vice-président

o.solioz@le-ser.ch

Pierre-Alain Porret, SG nommé

p-a.porret@le-ser.ch

Administration

Véronique Jacquier Darbellay

v.jacquier@le-ser.ch

Educateur

Secrétariat

Lundi, mardi, jeudi, de 08h00 à 16h30 et mercredi matin Av. de la Gare 40 / CP 416 1920 Martigny 1 Tél : 027 / 723 58 80

secretariat@revue-educateur.net

Rédactrice en chef

Nicole Rohrbach Tél : 078 / 742 26 34

redaction@revue-educateur.net

Prépresse et régie publicitaire

Sylvie Malogorski Défago Tél : 027 / 565 58 43

communication@revue-educateur.net