Jean-Marc, Aujourd’hui, l’honneur t’est accordé de rejoindre le poste de secrétaire général de notre faîtière professionnelle, le SER; de quitter les rives du Léman pour les berges du Rhône. Et, comme du glacier s’écoule le fleuve qu’à Martigny tu vas désormais côtoyer, cet honneur rejaillit sur la SPV. Car c’est l’engagement sans limites que tu as livré dans ta fonction depuis neuf ans au sein de la SPV qui a marqué celles et ceux qui – au sein du SER – sont coupables de t’avoir désigné à ce nouveau poste.

Dès ce jour, tous les membres de la SPV sont orphelins… Et chez ceux que, par habitude ou conviction, nous appelons partenaires, au sein de l’Etat, nous pouvons imaginer que certains seront soulagés de voir s’éloigner celui qui, sur de nombreux thèmes, les aura quand même fait valser de manière redoutable.

 Connaît-on quelqu’un qui fut plus agissant que toi, plus engagé, plus investi? Dans l’histoire de la SPV, les «années Haller» seront relevées comme foisonnantes, fourmillantes, exubérantes, luxuriantes, nerveuses, frétillantes, énergiques, endiablées. Pour tant de collègues que tu as assistés – dans la peine ou le désarroi –, la SPV et toi ne font simplement qu’un! Mais en connaît-on aussi beaucoup qui résistèrent à la danse effrénée dans laquelle tu nous as parfois emportés – ou qui résisteront encore à la tornade Haller? A ton intérêt permanent pour tous les dossiers du canton, de la planète, de la galaxie et de l’univers? Pour qu’elle puisse toiser le niveau de ton activité, il faudrait doubler, tripler, décupler les degrés de l’échelle de Richter! Si tu avais pu les recueillir les larmes, celles-ci pourraient remettre à niveau pas moins que la mer d’Aral et le Sahara réunis. C’est à se demander si certaines et certains ont charge d’élèves pour avoir pu à ce point se confier à ton oreille bienveillante.

 Il me souvient de moments merveilleux: les matches Broulis-Haller sur la Caisse de pensions et le président du Conseil d’Etat qui demande d’intervenir avant qu’il ne soit conduit à faire un malheur. Tel échange Haller-Lyon sur le décompte des temps de présence hebdomadaire et les salaires respectifs des enseignantes du Cycle initial ou du primaire… Et la cheffe du département dépitée, mais envoûtée, qui avoue son épuisement! Je n’oublierai pas nos moments fructueux, nos coups de gueule, nos convergences, ma trop faible – penses-tu – compassion pour la souffrance enseignante. Tes vaines tentatives d’initiation aux arcanes secrètes de la Caisse de pensions. Je n’oublierai pas nos énervements réciproques! Je me souviendrai aussi de débats plus secrets: sur la place de la religion, sur les valeurs… des questions improbables, comme celle de la théophagie dans l’eucharistie…

Jean-Marc, Dans ton action comme SG de la SPV, tu as été magnifique. Tu as été admirable, même si tu nous as très souvent épuisés. Tu mérites le plus haut des respects. Tu as notre considération définitive. Nul ne saurait se soustraire à saluer ta formidable générosité, ton abnégation sans limites, ta constante obligeance, ton dévouement à la cause de l’autre, fût-elle perdue! Tu manqueras à la SPV, comme nous espérons aussi qu’elle te manquera, même si, malin que tu es, tu en resteras proche par tes nouvelles fonctions. Mais je suis certain qu’elle te paraîtra encore plus belle, la SPV, vue du SER; et que, comme le répète un ami définitif de la SPV, il te sera confirmé que: «Purée – comme tu dis – … y’en a point comme nous!»

Merci, Jean-Marc, et bravo!