Les vertus égarées de la patience

Les vertus égarées de la patience

Dans le canton de Neuchâtel, l’année 2014 est bien partie pour devenir celle de l’évaluation. Et cela à plusieurs titres. Pour commencer, un nouveau dispositif apparaît au cycle 1, appelé à donner le ton au(x) suivant( s). Le SAEN appuie la démarche, mais regrette la forme. Comme dans le dossier du post-obligatoire en ville de Neuchâtel, la précipitation apparente risque fort d’être contre-productive. 

A la fin du mois d’avril, le CoPil HarmoS (1)  a remis d’aplomb le dispositif bancal d’évaluation en vigueur en acceptant les projets d’arrêtés qui lui étaient soumis un peu dans l’urgence. Qu’est-ce qui n’allait pas? Pas grand-chose, en fait. Sauf qu’il y avait une lacune depuis l’adoption d’HarmoS et l’intégration des deux années d’école enfantine dans la scolarité obligatoire. Depuis presque trois ans, les enseignantes des deux premiers degrés (1H/2H) sont priées de se référer au PER (2)… sans base légale. Cela aurait dû être corrigé pour l’année scolaire en cours, mais le projet n’était pas mûr et l’entrée en vigueur a été repoussée à 2014-2015.

De quoi se plaint-on?

Effectivement, le report d’une année aurait dû permettre une introduction en douceur après avoir informé et consulté les enseignantes concernées. Des tests ont même été conduits dès l’automne passé et jusqu’à ce printemps.

Le «hic», car il y en a un, c’est que de nombreuses réserves et interrogations sont apparues à cette occasion et que, malgré tout, la décision de mise en oeuvre (objet de l’arrêté) a été prise avant même d’en avoir bouclé le dépouillement. Une fois encore, associé au travail du groupe de pilotage, le SAEN appuie la démarche et l’esprit du nouveau dispositif. Il déplore par contre le peu de cas qui a été fait des objections formulées par des enseignantes expérimentées, prêtes à entrer dans le processus pour autant qu’on tienne compte de leurs remarques. Pour les deux premiers degrés de notre nouvelle école obligatoire, c’est d’une révolution qu’il s’agit!

Jusqu’à tout récemment, les enseignantes y avaient l’interdiction de conduire des séquences d’apprentissages scolaires. Aucune évaluation n’y était pratiquée, hors de la précieuse détection de handicaps débouchant sur la mise en place de mesures d’aide adaptées à chacun. L’ancienne école enfantine avait bien sûr des objectifs, pour lesquels on n’avait alors pas besoin d’un plan d’études: notamment assurer la transition entre le milieu familial et le milieu scolaire; favoriser l’épanouissement et le développement de l’enfant; l’aider à s’insérer dans la société et appuyer au besoin les parents dans la recherche d’une solution appropriée aux difficultés psychologiques et physiologiques dont il pourrait souffrir. Ces classes étant désormais intégrées dans le cycle 1, la progression des élèves est maintenant définie par le PER. A ma connaissance, personne ne conteste cela.

Par contre, lors des entretiens d’évaluation à conduire pour chaque élève, il a semblé à de nombreuses collègues que la marque du PER était trop prégnante, en particulier dans la formulation proposée par les outils mis à disposition lors de la phase de test. Bon nombre d’entre elles ont estimé que cela risquait d’être mal compris par les parents et auraient donc souhaité (pour ces années de découverte du monde scolaire) une forme plus immédiatement compréhensible. Le SEO (3) assure que cela sera fait en cours d’exercice, que le recours à l’outil informatique permettra de gérer cela assez aisément.

On ne doute pas de ces belles intentions… mais on aurait apprécié davantage encore que l’outil soit adapté immédiatement (même partiellement) pour manifester le respect accordé à celles qui ont testé le dispositif. «La lenteur arrive souvent au but, tandis que la précipitation s’empêtre en chemin.» (4)  

 

(1) Commission chargée de conseiller la cheffe du département avant que celle-ci soumette les projets d’arrêtés concernant l’école à ses collègues du Conseil d’Etat.

(2) Plan d’études romand.

(3) Service de l’enseignement obligatoire.

(4) Proverbe turc… dont on espère ne pas vérifier l’exactitude!

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