Pour la santé ou contre le cyberharcèlement?

Pour la santé ou contre le cyberharcèlement?

C’est le dilemme auquel a dû faire face le Département de l’instruction publique à la rentrée scolaire. Faute de moyens, le DIP a été contraint de repenser l’action du service santé de l’enfance et de la jeunesse. Entre deux maux, il a prétendument choisi le moindre. Doit-on pour autant comprendre et accepter ce choix?

Les cours d’éducation à la santé et à la prévention des consommations à risques, la lutte contre le cyberharcèlement sont des prestations délivrées par le Service de la santé et de la jeunesse. L’arrivée d’élèves migrants non accompagnés a nécessité une concentration des forces pour l’information dans le domaine de la santé à ces jeunes. Rien de plus normal étant donné la fragilité et la solitude de cette population. Tout doit être fait pour faciliter son intégration dans tous les domaines, y compris celui de la santé. Mais faute de moyens, le DIP a dû procéder à des arbitrages et a décidé de supprimer des cours dédiés à la santé dans les classes du CO et du primaire, parce qu’aucune rallonge budgétaire n’a été possible. Doit-on s’en émouvoir? Est-ce que dans notre société hyper médicalisée les jeunes nés à Genève ont besoin d’être informés sur leur santé? Oui, sans aucun doute! Les consommations à risques continuent de faire des ravages, le cyberharcèlement est un véritable fléau dans les écoles et les maladies sexuellement transmissibles sont en recrudescence en Suisse. La démonstration de l’utilité et de l’urgence de la prévention dans le domaine de la santé est vite faite. Depuis qu’elle existe, l’école obligatoire et publique a toujours joué un rôle de prévention de la santé, notamment en promouvant les règles d’hygiène de base auprès tous les élèves. Elle doit continuer à jouer ce rôle. Le DIP informe que la suppression de ces cours n’est que temporaire. Mais combien de temps ce temporaire va-til durer? Les jeunes migrants continuent d’affluer, les effectifs d’élèves montent, les besoins en éducation à la santé augmentent. Si l’on supprime aujourd’hui des prestations essentielles dans ce domaine, comment assurera-t-on demain l’éducation à la santé alors que les besoins s’accroissent? Dès lors, pas sûr que la suppression soit si temporaire que ça! Le blocage des moyens pour le DIP entraine une diminution des prestations. La conseillère d’État a pu jusqu’à présent mettre un enseignant dans chaque classe, malgré les hausses d’effectif d’élèves. Elle y parvient en supprimant des postes moins visibles pour le public. Mais ces postes sont utiles au travail des enseignants et surtout permettent des prestations aux élèves qui ne sont pas un luxe! Par exemple, les infirmières jouent un rôle essentiel pour les questions liées à la santé des élèves, difficiles à aborder avec les familles. Mais les postes d’infirmières n’ont pas augmenté ces dernières années et pour limiter la charge de celles qui restent, certaines visites de santé ont été supprimées, sous le prétexte que les familles font ces visites chez le pédiatre. Évidemment, ce sont les familles les plus précarisées qui paient ce genre de mesures. La SPG ne choisira pas entre l’éducation à la santé et la lutte contre le cyberharcèlement, mais pour qu’on maintienne des prestations essentielles aux élèves en octroyant aux services compétents les moyens de travailler dans de bonnes conditions!

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