A priori ou ...?

A priori ou ...?

Dans le dernier numéro, nous avons largement parlé des conséquences de la nouvelle carte scolaire et des options exclusivement économiques présidant à ce projet. D’autres évènements donnent des signes quant aux intentions du Gouvernement à l’égard des services publics jurassiens en général, du monde de l’enseignement en particulier, qui n’est pourtant pas en reste dans les efforts d’économies, pour ceux qui l’auraient déjà oublié. 

Nous reviendrons sur l’application des cinquante et une mesures d’assainissement dans un prochain numéro pour relever que si les mesures touchant le personnel sont mises en application, ou en passe de l’être, il en va tout autrement pour celles d’autres natures. Intéressons-nous à un épisode qui aurait dû rester anecdotique, mais qui est finalement assez significatif. A la suite d’une enquête parue dans l’Hebdo relative à l’évolution des salaires des maîtres de lycée, enquête insuffisamment documentée et qui comportait au moins une information erronée concernant le Jura, à savoir qu’un enseignant du lycée atteignait le maximum de sa classe après 11 ans de service, un député a questionné le Gouvernement sur les raisons de cette rapide progression. Une interrogation légitime, et de notre point de vue même souhaitable puisqu’elle devait permettre de rectifier le tir par rapport à une information fausse. On en est loin dans la réponse du Gouvernement. En premier lieu, dans le tableau comparatif de l’Hebdo, on apporte une correction pour faire passer le nombre d’années nécessaires pour atteindre le maximum de la classe salariale de 11 à 15, avec la remarque «pour autant que l’enseignant ait atteint l’âge de 45 ans révolus». L’explication qui suit avec les normes du décret sur les traitements, et une erreur de chiffre! au passage, n’est pas suffisante pour se faire une véritable idée du fonctionnement. On y revient.

Tant qu’à faire, puisque des corrections devaient être apportées, on aurait pu aussi indiquer dans la colonne du nombre de périodes hebdomadaires, le nombre de semaines d’enseignement. On aurait constaté que les enseignants BEJUNE ont un temps d’enseignement annuel supérieur aux autres cantons romands. On aurait pu aussi, puisqu’ils sont désormais connus, donner les salaires de 2009. La réponse faisant allusion au système bernois repris dans le Jura voici 30 ans, on aurait constaté alors qu’en 2009 le maximum bernois a augmenté de 2,8% et le jurassien diminué de 1,7%. Puis arrive une petite phrase assassine dans la réponse du Gouvernement: «Il existe une différence de progression également entre les enseignants et les fonctionnaires jurassiens, pour lesquels le maximum du salaire est pour l’instant atteint après 17 années de service, indépendamment de l’âge.» Une petite phrase qui laisse entendre que les enseignants, tous niveaux confondus, atteignent le maximum de leur classe plus vite que les fonctionnaires. Or, c’est le contraire dans la majorité des cas. Le décret sur le traitement des enseignants prévoit pour les trois dernières annuités deux conditions à cumuler.

Avoir:

– 35 ans révolus et 8 années de service pour l’annuité 9;

– 40 ans révolus et 12 années de service pour l’annuité 10;

– 45 ans révolus et 15 années de service pour l’annuité maximale 11.

Ceci fait qu’un enseignant engagé à 28 ans atteindra le maximum de sa classe après 17 années de service. Mais s’il est engagé à 25 ans, il lui faudra 20 ans. A titre d’exemple, le soussigné a quitté l’enseignement après 23 années et 6 mois de service, sans être au maximum. Agé de 45 ans, il a eu la mauvaise idée de naître en septembre et devoir attendre par conséquent la rentrée d’août suivante pour atteindre ce maximum.

Il existe des différences entre les échelles salariales des fonctionnaires et des enseignants. Mais toutes les particularités de ces échelles ne sont pas favorables seulement à une des deux catégories. Une harmonisation des systèmes, qui ne veut pas dire uniformisation comme l’a si bien défini le Gouvernement pour les enseignants du CEJEF, est justifiée. Un groupe de travail a été constitué à cet effet. Le drame est que pour changer un système, il faut bien le connaître. Et manifestement ici, il faudra d’abord expliquer le fonctionnement des systèmes en vigueur à ceux qui sont censés les appliquer! A moins que cette connaissance relative ne cache un a priori?

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