Les 14, 15 et 16 septembre, les députés valaisans se réuniront en deuxième lecture pour voter les lois du paquet RPT II (Réforme de la péréquation financière et de la répartition des tâches entre le canton et les communes), plus particulièrement, en ce qui nous concerne, la loi sur le statut et la loi sur le traitement du personnel enseignant.

La commission RPT II deuxième lecture, composée de treize députés et présidée par Jean-Didier Roch, s’est réunie plusieurs fois pour préparer la session de septembre. La problématique du cycle d’orientation n’a pas été tue. Les membres de la commission, soutenus dans leur analyse par des représentants du Département de l’éducation, de la culture et du sport (DECS), et sans doute aussi par l’argumentaire rédigé par le comité Aveco, ont repris le dossier en partant du point zéro. Que faut-il faire pour revaloriser ce degré d’enseignement? Les premières pistes ont exploré l’amélioration des conditions de travail: diminution du temps de présence aux élèves, effectifs de classe à la baisse, c’est-à-dire tendant vers la moyenne suisse, etc. Des mesures tangibles, allant dans le sens des élèves et des parents, et aujourd’hui probablement plébiscitées par une majorité de collègues. Des mesures qui finalement n’ont pas été retenues, la faute au manque d’attractivité de la profession, entendez par là la pénurie réelle ou annoncée. Elle est bien réelle dans le Haut-Valais, où certains postes mis au concours cet été n’ont pas trouvé preneurs, dans un premier temps en tout cas; elle est réelle aussi dans le Valais romand pour certaines disciplines (allemand…).

Nombreux sont les collègues qui nous ont répété ces derniers mois que la pénurie n’était pas notre problème, que ce n’était pas à nous de la résoudre. C’est juste, dans une certaine mesure du moins. Ça deviendra un problème pour nous lorsqu’il faudra composer avec un grand nombre de collègues insuffisamment formés. En outre, deux circonstances entraîneront ces cinq prochaines années une demande accrue d’enseignants au secondaire I: la nouvelle loi sur le CO et de nombreux départs à la retraite. Le nouveau CO impose à tous les établissements les niveaux, ainsi que des effectifs réduits (entre 10 et 14 élèves) en L2 (9e année) et L3 (10e et 11e années). Donc plus de classes et plus d’enseignants. Sur les quelque 860 enseignants du secondaire I du Valais romand, ils sont environ 140 à avoir aujourd’hui plus de 55 ans, parmi lesquels une majorité à temps complet. Je vous laisse à vos calculettes, sachant qu’il faudra bientôt engager deux personnes pour remplacer un temps complet, formation pédagogique et temps partiel obligent. La commission deuxième lecture a donc conclu qu’il était plus opportun de nous proposer une augmentation de salaire. La somme ne donne pas le tournis. Il s’agit de 200 francs, comme pour nos collègues de l’école primaire au mois de mai. Précision importante: elle ne sera pas prélevée sur le budget supplémentaire alloué en début d’année par le Conseil d’Etat, mais sur le budget ordinaire du DECS, conformément à la proposition des membres de la commission des finances en première lecture.

C’est la théorie des vases communicants. On prend chez les uns pour donner aux autres. Ce n’est pas l’idéal qu’on rêvait, mais comme l’a dit un jour Oscar Wilde*, «Nul ne rencontre deux fois l’idéal. Combien peu le rencontrent même une fois!» Espérons que le verre sera à moitié plein et non à moitié vide. Espérons que ceux qui boiront la tasse ne se noieront pas dans le verre.

* Oscar Wilde, Le Portrait de Dorian Gray (1891).