SEJ : Contre la violence - 02/2024

SEJ : Contre la violence

Le 24 février 2024, le Parlement jurassien a accepté une motion de Brigitte Favre (UDC) intitulée « Halte à la spirale de la violence dans nos écoles ». Par 31 voix contre 24 et 5 abstentions, les député·es ont choisi d’ancrer dans la loi sur l’école obligatoire l’inscription d’un concept global de prévention de la violence à l’école.

 

 

Le Gouvernement recommandait de rejeter la motion considérant les mesures prises ces derniers mois d’une part et l’état des finances cantonales d’autre part. Le législatif a décidé de prendre la mesure de la situation actuelle en choisissant d’intégrer ce concept dans un cadre contraignant pour l’État, tout en y associant les différents partenaires scolaires que sont les directions, les enseignant·es, les élèves et les parents. Le Gouvernement dispose d’un délai de deux ans pour réaliser cette motion et l’appliquer à toute la scolarité obligatoire.

Sur les ondes de RFJ, le ministre Martial Courtet a relevé que Parlement et Gouvernement étaient unanimes à vouloir lutter contre la violence dans les écoles. La divergence se situait sur les moyens. Il a rappelé à la tribune que certain·es parlementaires proposaient d’augmenter le nombre d’élèves par classe ou le nombre de leçons par enseignant·e pour réaliser des économies. Il a appelé à la cohérence dans la prise de décisions des élu·es. Augmenter le nombre de problématiques d’élèves par classe ou diminuer le temps à disposition des enseignant·es pour encadrer le projet global de formation des élèves et leur parcours scolaire, ne feront qu’ajouter de la complexité aux situations personnelles et scolaires d’enfants et de familles.

Les tâches administratives, le PAN (Plan d’action numérique), l’ordonnance sur la pédagogie spécialisée ou encore l’autonomisation des directions font évoluer le métier et lui donnent de nouvelles responsabilités. Loin de simplifier la profession, l’accueil de problématiques de plus en plus complexes dans ce que l’on appelait avant les classes ordinaires ou régulières, fait qu’aujourd’hui la charge mentale et professionnelle s’approche régulièrement du point de rupture. L’enseignement ordinaire accueille des enfants à besoins particuliers et l’enseignement spécialisé accueille des enfants à besoins encore plus particuliers aujourd’hui. Ce transfert de prise en charge implique une redéfinition complète des équilibres dans nos classes.

L’enseignant·e ordinaire comme le médecin généraliste travaille en réseau avec ses collègues pour fournir un service de qualité et une prise en charge globale et coordonnée. Cette partie collaborative entre les différents partenaires a été démultipliée proportionnellement à l’ouverture des classes à la différence.

C’est un élément fondamental qui permettrait une demande de réévaluation de la fonction enseignante et de revendiquer pour certains degrés une classe salariale supérieure. Considérant la situation des finances cantonales et le cout financier que cela représenterait, le SEJ attendait le moment opportun pour entamer des démarches. Les enseignant ·es demandent avant tout du temps, des moyens pour accueillir une diversité de profils et du soutien.

Le ministre Martial Courtet a donc appelé le Parlement à faire preuve de cohérence ces prochaines années et ne pas lutter en surface contre la violence, tout en faisant son lit par des mesures conjoncturelles aux conséquences dramatiques à moyen terme et long terme.

Il est admis dans la littérature spécialisée que le climat de classe est un élément fondamental dans la vie de la classe et ses ramifications sociales. Cet élément est assurément à mettre en valeur à travers le travail conséquent que cela implique dans et hors de la classe dans la mise en place d’un cadre bienveillant et humaniste. Toutefois, il ne faut pas oublier que certain·s enfants ne peuvent pas entrer dans leur rôle d’élève (stress post-traumatique, TSA) et développent des comportements violents, souffrent et font souffrir les autres. Des mesures rapides et coordonnées doivent être accessibles aux professionnel·les et aux familles. De même, des outils doivent aussi être proposés lorsqu’un parent refuse toute proposition de mesures pédagogiques ou pédago-thérapeutiques, non pas dans le but de les forcer à trouver une solution, mais bien pour protéger l’élève et ses vingt camarades. Avec les listes d’attente actuelles, notamment pour l’UPP (Unité pédopsychiatrique), l’urgence n’est pas d’attendre, mais d’agir.

 

Christophe Girardin, secrétaire général du SEJ

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