Vote du 4 septembre. Et maintenant?...

Vote du 4 septembre. Et maintenant?...

Les urnes ont rendu leur verdict: le canton de Vaud possède un nouveau texte législatif qui régit son école. La campagne a été belle et rude. Parfois tendue. Elle n’a finalement que peu permis de vrais échanges argumentés, chacun au final étant amené – c’est la loi du genre – à camper sur ses positions. De notre côté, nous avons défendu la LEO et montré quelles valeurs pouvaient nous opposer aux promoteurs et aux défenseurs de l’initiative.

Sur les marchés, lors des tractages ou des soirées d’information, est apparu que seul le débat direct avec la population permet de faire passer un message quand celui-ci prend en compte la complexité des questions scolaires. Dommage que ces échanges ne puissent avoir lieu que dans des contextes tendus, tel celui qui a prévalu lors de la votation du 4 septembre.

Le peuple semble désormais réellement crier à la demande d’ordre scolaire: il faut plus d’exigences, plus de sévérité, être plus directif… Les collègues qui exigent – c’est la majorité – et qui se heurtent à un mur de la part des élèves et, de plus en plus souvent, des familles apprécieront…

Car, parallèlement, de nombreuses personnes demandent que les familles et les enfants-élèves soient mieux respectés dans leur diversité. C’est quand même une contrainte paradoxale lourde, voire impossible à gérer.

L’image de l’école est péjorée. Nous devons en prendre acte. Tout se passe comme si les discours catastrophiques ou fallacieux («l’école est devenue une immense garderie dans laquelle les élèves jouent à faire semblant d’apprendre et les enseignants feignent d’enseigner…) proposés par certains élus, ainsi que la gourmandise de la presse pour les faits divers scolaires l’avaient emporté dans l’inconscient collectif. Les Vaudois ont mal à leur école. A cela, aucun texte de loi, aucun type de structure scolaire ne peuvent faire rempart. Nous, enseignants, sommes en première ligne pour rétablir la confiance. Mais aussi les directions d’école et l’ensemble de la hiérarchie. Jusqu’à son sommet.

Cette reconstruction s’avérera très difficile. A force de demander tout – et parfois son contraire – à l’école, on l’a placée dans une situation où tout un chacun se sent légitimité à pouvoir dire sa frustration et ses espoirs déçus.

Dans nos rangs, la grogne aussi est grande: nouveau Plan d’études, nouveaux moyens d’enseignement, questions relatives à l’intégration d’enfants à besoins dits particuliers… Alors que chacune et chacun, légitimement, aspire à la sérénité, tout semble sujet à querelles et débats. Dans un contexte, par ailleurs, de bataille permanente contre bon nombre d’élèves rebelles ou Téflon, sur lesquels rien ne semble accrocher.

Il n’y a pas de recette miracle à cette situation. Celle-ci s’inscrivant par ailleurs dans un cadre sociétal où plus aucune autorité institutionnelle n’est reconnue en tant que telle. Demandez un peu aux policiers à quelles réactions ils sont confrontés quand ils interpellent un quidam manifestement dans son tort!

Pas de recette miracle à tout le moins que l’on pourrait voir poindre de l’extérieur.

C’est la profession tout entière qui doit se ressaisir et ne pas céder aux sirènes des réponses faciles. A cet endroit, nous devons exiger le soutien sans réserve du monde politique, même si l’on comprend bien que passer une volée de bois vert à celles et ceux qui sont aussi électeurs soit une affaire délicate. On ne mord pas la main de qui pourrait glisser votre nom dans l’urne!

Nous l’avons dit ailleurs. Et souvent répété. Nous devons apprendre à dire non – et aussi oui – de manière argumentée et solide. Et ne pas céder à la dépression rampante qui semble habiter un nombre toujours plus grand de collègues. La campagne qui a opposé Ecole 2010 à la LEO l’a montré: trop d’enseignants de ce canton sont mal documentés. Et, disons-le au risque de déplaire, si vite tendus sur leurs ergots et leurs ego, qu’aucun débat pacifié n’est possible.

Une bataille de croyance n’aboutit qu’à des aigreurs. Quel que soit le vainqueur. Nous devons sur ce champ, sans doute, faire aussi notre autocritique. Plus que jamais, s’engager dans son association professionnelle, ou participer aux forums qu’elle organise, constitue un ressourcement dynamique et efficace. Trop de collègues subissent et maugréent sans agir. Conserver une part de rêve, connaître les limites du possible de ceux-ci, mais donner toujours du sens à ce que l’on fait et à ce que l’on dit. On y va? On y va!

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