SEJ: Moins mauvais, mais toujours inquiétant - 05/2023

SEJ: Moins mauvais, mais toujours inquiétant

Le plan équilibre 22-26 contesté en novembre dernier par une pétition au succès retentissant et par des actions syndicales a été revu pour pouvoir passer devant le Parlement et obtenir son approbation. L’élément fondamental qui a changé l’approche de plusieurs élu·es est que les partenaires, quels qu’ils soient, ont été entendus par la Commission de gestion et des finances (CGF). Leurs remarques ont souvent été prises en compte. La CGF a fourni un travail phénoménal pour atteindre un projet consensuel.

 

La mesure qui touchait le personnel, combattue avec énergie par la CDS en novembre 2022, prévoyait l’introduction de manière pérenne d’une semaine de vacances non payée. Une baisse des salaires de 1,92 % allait être appliquée définitivement. Si quelques employé·es pouvaient bénéficier d’une compensation à cette baisse de salaire par l’utilisation d’une semaine de vacances supplémentaire, le défaut principal était que cette compensation ne pouvait être appliquée à l’ensemble du personnel cantonal. Les enseignant·es ne subissait que la baisse salariale sans aucune compensation, car inapplicable. D’autres employé·es, de l’administration cette fois, auraient connu toutes les peines du monde à prendre cette semaine supplémentaire. Le risque pour ces personnes d’augmenter leurs heures supplémentaires n’était pas à négliger. La nécessité de réaliser des économies n’a pas disparu depuis novembre. Le frein à l’endettement l’impose. Ainsi, la mesure touchant les salaires est à considérer comme moins mauvaise que la première proposition. En effet, la baisse de 1,9 % sur les salaires ne sera valable que trois ans. Au bout de cette période, qui coïncide avec l’arrivée de Moutier, il faudra trouver d’autres formules, structurelles, pour réaliser des économies. Nous avons déjà évoqué dans ces colonnes les innombrables et répétitifs efforts fournis par la fonction publique pour améliorer les finances cantonales. Proportionnellement, la charge qu’elle représente n’a fait que diminuer depuis l’entrée en souveraineté. Les dépenses en personnel atteignaient 55 % des charges de fonctionnement en 1980. En 2020, elles ne constituaient plus que 32 % de ces charges.

Jusqu’en 2027, il faudra trouver des moyens différents pour équilibrer les finances cantonales. Cette dévalorisation devenue permanente des emplois cantonaux doit s’arrêter. Il faudra trouver le moyen de dépenser moins en réduisant les prestations de l’État, ou alors, si ce n’est pas possible, il faudra admettre de trouver des sources de financement permettant d’assurer les prestations à fournir. Mais il faut absolument éviter de rendre les emplois dans la fonction publique jurassienne de moins en moins attractifs, les conséquences seraient négatives à terme pour l’ensemble de la population.

Cette démarche d’économies est imposée parce qu’aujourd’hui, la réflexion sur les conditions financières des États a été biaisée. Le cadre de réflexion nous a été imposé. Aujourd’hui, être sérieux, c’est vouloir baisser la dépense publique. On nous présente une situation dramatique pour réduire des dépenses essentielles. Mais il faut rappeler sans cesse que la dépense publique ne tombe pas dans un trou noir, elle finance des tâches fondamentales comme l’éducation et la formation, la santé, les retraites, les prestations sociales, les indemnités de chômage. Ces éléments font qu’une redistribution même partielle des richesses doit éviter le développement d’une société à deux vitesses dans laquelle la différence entre les plus riches et les plus pauvres ne cesse de s’accentuer. Et des services publics forts sont aussi une mesure de lutte contre l’augmentation de la pauvreté.

Dans le Jura, le frein à l’endettement a été accepté à 68,6 % en votations populaires en mai 2009, puis introduit en 2011. Il est l’un des plus rigides de Suisse. Depuis, la donne a changé pour les syndicats de la fonction publique. Si par le passé les discussions avec les autorités visaient à améliorer les statuts des employé·es de l’État, depuis une dizaine d’années, les échanges entre partenaires sociaux, quand ils ont lieu, ce qui n’est pas automatique, sont menés par les syndicats pour chercher à éviter le pire. D’où l’absence de satisfaction réelle pour avoir obtenu le moins mauvais possible. L’inquiétude pour l’avenir subsiste. 

 

Rémy Meury, secrétaire général du SEJ

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