Appui en dehors des heures: la fuite en avant

Appui en dehors des heures: la fuite en avant

L’appui aux élèves est une question ardue. Si les élèves en difficultés passagères peuvent sortir de l’ornière avec quelques explications complémentaires, il en va autrement lorsque les problèmes d’apprentissages sont installés. Les élèves passent alors de mesures d’accompagnement en dispositifs d’appui sans solution pour briser le cercle  vicieux. Personne n’a l’arme absolue. Mais ce n’est pas une raison pour fuir en avant, sans prendre l’indispensable temps de l’analyse et de la réflexion.

 

Il y a quelques années, la direction générale (DGEP) faisait le constat que les mesures d’accompagnement aidaient 30% d’élèves à sortir de l’échec scolaire, en oubliant de dire que les 70 autres pour cent résistent malgré les efforts! Depuis, aucune réflexion ou analyse n’a été menée: pas de mesures d’impact ni de récoltes d’expériences efficaces, aucune exploration de pratiques satisfaisantes des dispositifs d’aide, rien!

Et pourtant, les directives de cette année renforcent ce qui a toujours été fait, comme si de rien n’était. Les «études surveillées de type appui» deviennent des «temps d’appui en dehors des heures»; à part l’intitulé, rien de bien nouveau. Or, on peut douter de l’efficacité de cette heure en plus de l’horaire régulier pour lutter contre l’échec scolaire. L’an passé, à l’occasion d’une assemblée des délégués, la SPG avait fait une enquête de satisfaction sur le sujet et les avis étaient mitigés: groupes d’individus trop importants, composés d’élèves aux demandes diverses, issus de degrés différents, impossibles à gérer pour faire un travail appuyé avec chacun.

 

Les collègues ont l’impression de donner des petits coups de main, largement insuffisants lorsque les difficultés sont grandes. Ces situations sont stressantes et génèrent la frustration de ne pouvoir réellement aider les élèves.

Dans les directives, la DGEP offre la possibilité aux Enseignants chargés de soutien pédagogique (ECSP)  de pouvoir décaler leur horaire pour prendre en charge cet appui hors temps scolaire. La SPG y voit surtout une mesure d’économie! Le temps donné en dehors des heures est pris sur du temps d’enseignement. Aucun poste supplémentaire n’est octroyé pour compenser le manque à gagner. Les études surveillées sont payées; avec un tel système elles ne le sont plus, puisque le temps de travail est pris sur celui des ECSP. Ce sont des heures d’enseignement en moins pendant la journée. Pourtant, l’aide pendant les heures comporte de nombreux avantages: davantage d’élèves sont concernés; dispensée dans le cadre du travail régulier, elle est mieux intégrée à la dynamique des activités de la classe; elle implique une réflexion d’équipe sur des dispositifs mis en action collectivement. Lorsque l’aide est apportée en dehors des heures d’enseignement, le risque est grand que les liens entre appui et travail en classe se distendent ou soient laissés à la responsabilité des élèves et que le titulaire se décharge de la responsabilité de l’aide sur l’ECSP. Quelques équipes sont satisfaites de leurs pratiques; les groupes d’appui sur et hors temps d’enseignement sont organisés autour d’un projet; les élèves sont soulagés de leurs devoirs pour se concentrer sur ces temps supplémentaires d’apprentissage, conditions nécessaires pour viser une certaine efficacité. Encore faut-il pouvoir créer cette dynamique et avoir les moyens de réaliser une telle organisation. Sur ces deux plans, on est encore loin du compte dans trop d’établissements. Alors arrêtons-nous sérieusement sur cette problématique, afin d’analyser les bonnes pratiques et de voir comment celles-ci peuvent être généralisées à tous. C’est le seul moyen d’espérer pouvoir sortir de la reproduction de dispositifs dont on se demande parfois franchement à quoi ils servent.

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