Arrondissements: reculer pour mieux sauter?

Arrondissements: reculer pour mieux sauter?

La consultation sur les arrondissements scolaires s’est terminée à fin mars. Nous n’en connaissons pas encore, quand nous écrivons ces lignes, les résultats exacts. Nous pouvons les imaginer. Se basant sur les nombreuses contributions de ses membres, mais également d’autorités scolaires, et nous remercions tous leurs auteurs, le SEJ a pu élaborer sa réponse dont vous trouverez les contours ci-après.

Un difficile, mais intéressant travail de synthèse a permis de développer une réponse tenant compte des nombreux avis exprimés. Sans se limiter au cadre strict du questionnaire, le Comité central du SEJ a fait part des principales remarques suivantes au Service de l’enseignement (SEN).

Il est regrettable que le projet finalement mis en consultation ne corresponde pas au rapport issu des travaux du groupe auquel des membres du syndicat étaient associés. Ceux-ci ont le sentiment d’avoir été des alibis.

L’organisation des arrondissements reste trop abstraite dans l’esprit des autorités scolaires (commissions ou directions), qu’elles soient de niveau primaire ou secondaire. Les petits cercles scolaires primaires surtout redoutent, non sans raison, de voir une strate hiérarchique supplémentaire s’installer au détriment d’une relative autonomie dont ils bénéficient aujourd’hui. Ces nouvelles structures administratives semblent de plus énormes. Il est redouté que ces autorités ne soient guère gérables.

Cette incertitude qui règne sur l’organisation crée un phénomène de rejet important. Il serait maladroit de forcer le passage au risque de voir enterrer définitivement le projet, tant par les milieux scolaires que par les milieux politiques.

La création de trois EPT (1) pour la mise en place du projet est considérée par le SEJ comme insuffisante. Mais si l’organisation scolaire en arrondissements devait être différée, des créations de postes doivent tout de même être envisagées au SEN. Les derniers départs dans ce service, avec une accumulation inacceptable de vacances et d’heures supplémentaires à récupérer, montrent que la dotation en postes à responsabilité est insuffisante. Il en va de même pour bon nombre de directions qui ne peuvent s’appuyer sur des soutiens administratifs suffisants. Il devient difficile de repourvoir les postes de directions, notamment au niveau primaire. Pour preuve, un poste de direction avec un statut solide, ce qui ne veut pas dire enviable, comme celui du cercle scolaire primaire de Delémont, n’a intéressé personne lors de sa mise au concours! La nécessité de revoir les structures des directions et leur statut est ainsi démontrée.

Partant, la création, par exemple, d’un coordinateur des directions pourrait être une fonction fort utile aujourd’hui et adaptable si les arrondissements devaient voir le jour. N’oublions pas que les entretiens de développement et d’évaluation devront être menés dans l’enseignement. Si l’on ne veut pas qu’une augmentation des vacances aux postes de directions soit constatée d’ici peu, il est préférable de ne pas leur attribuer cette tâche.

Ce qui fait par contre l’unanimité dans le projet est l’idée de séparer conseil pédagogique et contrôle. Un aspect qui peut fort bien être mis en place hors existence des arrondissements. Il n’est pas question de dévaloriser le travail effectué par l’équipe actuellement en fonction. Ce n’est pas dans ce sens que doit être compris le principe qui veut que le contrôle «métier» ne doit pas être mené par la personne qui est appelée à conseiller. Avec les autres tâches attribuées au conseil pédagogique, comme le suivi des élèves en difficulté, la situation n’est plus tenable pour les titulaires de ces fonctions. La perception de leur cahier des charges par les enseignant-es devient aussi nébuleuse.

Un groupe de travail doit rapidement être créé pour proposer un modèle de fonctionnement clarifiant les tâches de chacun-e. Outre l’équipe de conseil pédagogique actuelle, il est évident aussi que la coordination des branches doit être associée à la réflexion.

Avec les réserves émises ci-dessus, le Comité central du SEJ pense que le principe de la création d’entités scolaires mieux structurées et se référant à des approches pédagogiques communes, sans être uniformes, ne doit pas être abandonné. L’éparpillement actuel des autorités scolaires ne favorise pas cette harmonisation. Mais la disparition de ces structures de proximité, ou du moins leur apparente subordination dans un nouveau modèle d’organisation mal conçu, n’est pas davantage favorable à cette recherche de ligne pédagogique.

Le projet doit repris, corrigé et davantage détaillé. En clair, il faut juste reculer pour mieux sauter.

 

 

(1) Equivalence plein temps.

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