Avis de tempête

Avis de tempête

 

A la veille de la mise en œuvre de grands projets et de nouveaux défis pour l’école fribourgeoise, l’annonce d’une situation financière difficile à venir a de quoi nous inquiéter.

A l’heure où j’écris ce billet, les festivités du 1er Août prennent fin. Quelques pétards oubliés retentissent encore ci et là. Les quotidiens reviennent sur les discours des ténors de la politique qui ont appelé à se serrer les coudes, à faire preuve d’inventivité et de responsabilisation, à surmonter nos soucis avec pragmatisme et volonté. Discours qui ont mis en avant les valeurs de la famille, d’une place économique forte, du partage des richesses et d’une solidarité retrouvée entre les générations. La défense de la jeunesse a souvent été évoquée, elle qui est notre avenir. Les dernières annonces de notre Conseil d’Etat ont aussi marqué les esprits. Présentées à la délégation de la FEDE* et confirmées par un communiqué du 13 juillet, les difficultés annoncées se confirment: «Les finances cantonales se trouvent à la croisée des chemins». Le budget 2013 présente, en l’état, un découvert supérieur à 100 millions de francs et toutes des Directions doivent réduire leurs charges et augmenter les revenus. En ce qui concerne les années 2014 et suivantes, les perspectives sont pessimistes et un programme d’économies semble inéluctable: diminution des créations de nouveaux postes, mesures en vue de contenir l’évolution de la masse salariale, diminution de subventions, contribution des communes à l’effort collectif… Ainsi, après plusieurs années de bénéfices, une dette effacée et une fortune au bilan, notre canton se retrouve dans une situation que peu de monde voyait arriver si vite. Même si aucune mesure ne devrait toucher le personnel en 2013, qu’en sera-t-il dans les années à venir? L’éducation, l’école, la formation et la jeunesse sont au centre de toutes les préoccupations, de tous les discours. A l’heure où de grands projets arrivent à bout touchant, on ne peut s’empêcher de penser que la situation décrite ne va pas faciliter les choses. Ainsi, comme il est expliqué dans le projet final, la mise en œuvre du nouveau concept cantonal pour la pédagogie spécialisée nécessite la création de plus de 45 postes cumulés sur cinq ans. L’Etat et les communes se partageant la facture. Le concept propose une prise en charge adéquate des élèves en difficulté avec un soutien réaffirmé afin de donner une chance à tous. Pourra-t-on tenir toutes ces promesses lors de sa mise en œuvre? Ne devra-t-on pas sacrifier quelques améliorations et idées novatrices sur l’autel des économies? Dans le même ordre d’idée, le projet de nouvelle loi scolaire propose des changements et une réorganisation de notre école. Cela n’ira pas sans création de nouveaux postes et une redistribution financière entre les communes et l’Etat. Sans compter les ouvertures de postes qui sont prévues pour la fin de la mise en place des deux ans d’école enfantine. Or, pour le corps enseignant, il est souhaitable que ni les communes ni l’Etat ne se retrouvent en difficulté, devant limiter les dépenses, donc réfléchir à plusieurs fois avant d’accéder à nos demandes. Des conditions de travail qui pourraient se dégrader ne laissent rien présager de bon sur notre surcharge et notre mission toujours plus exigeante. Avis de tempête sur une situation qui risque de péjorer notre école, mais aussi nos conditions de travail et salariales. En effet, des mesures d’économie ont souvent été prises sur nos salaires: contribution de solidarité, retardement de la compensation du renchérissement, fixation des traitements initiaux deux classes en dessous de la normale… Avec la FEDE, nous devrons travailler à une répartition juste des efforts. Avec la FAFE**, nous devrons veiller à la mise en œuvre des projets tels que prévus, sans coupes qui affaibliraient les orientations prises. Des soucis à venir, mais concentrons-nous maintenant sur notre mission qui peut prendre les traits du bonheur: «S’il y a une bataille à ne pas banaliser, c’est bien celle qui permet à nos élèves de poursuivre leur balade scolaire avec un maximum de bonheur en bandoulière qu’ils pourront bichonner, bonifier et en faire bénéficier leur entourage.***» Belle rentrée!

 

* Fédération des Associations du Personnel du Service public du Canton de Fribourg

** tiré de la Promenade alphabétique, Hervé Mosquit

*** Fédération des associations fribourgeoises d’enseignants

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