On n’apprend pas une langue à l’école, affirme et répète depuis longtemps le Syndicat des enseignants romands devant les divers bilans qui confirment, test après test, l’échec de l’enseignement des langues tel qu’il est (était?) pratiqué traditionnellement. Cet apprentissage reste pourtant une préoccupation majeure pour tout le système scolaire – suisse mais aussi européen. Ainsi, «la promotion des compétences linguistiques dans la langue première et dans les langues étrangères constitue un objectif fondamental de la formation (…)», souligne la Conférence suisse des directeurs cantonaux de l’instruction publique (CDIP). Mais comment répondre à ces attentes, alors que les dotations horaires ne vont pas augmenter? En changeant d’approche, de didactique et d’objectifs, notamment en n’utilisant plus cet enseignement comme instrument de sélection et d’orientation, prêchent en convaincu-e-s les professionnel- les.

Notre dossier s’intéresse particulièrement au plurilinguisme, incontournable au siècle de la mondialisation. Même si quelques politiques s’inquiètent encore de la pureté de la langue et voient du danger dans les mélanges, d’autres – enseignants, parents, apprenants, didacticiens, pédagogues – veulent développer avant tout les «compétences communicatives» des élèves. Les craintes de voir les enfants confrontés à plusieurs langues n’en maîtriser aucune peuvent s’éteindre, puisque les recherches prouvent que le cerveau a la flexibilité nécessaire pour en assimiler d’innombrables. Didactique intégrée (p. 33), intercompréhension (p. 36), immersion (p. 38): les moyens d’enseignement évoluent- enfin! - pour favoriser l’interaction et s’orientent résolument vers le principe du «comprendre/se faire comprendre» (p. 31). Bonne lecture… et bel été.