Le phénomène touche toutes les écoles et toutes les classes : plus d’un·e élève sur dix est harcelé·e par un·e pair·e au cours de sa scolarité. Beaucoup en resteront meurtri·es. Comment contrer ce fléau ? Comment aider non seulement les victimes, mais encore les autres protagonistes de ces rapports de domination ?

« Ce sont nos enfants qui harcèlent, pas ceux de parents psychopathes. »

Emmanuelle Piquet, p. 11 de ce numéro

Si le harcèlement entre élèves n’a rien de nouveau – sur le chemin de l’école, dans les préaux, possible partout là où les adultes ne regardent pas –, le numérique lui a donné le pouvoir de mordre 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, de n’importe où, avec une audience décuplée ( et les harceleurs, les harceleuses aiment le public ). Médiatisé notamment lors de drames, le cyberharcèlement aura au moins permis une prise de conscience plus générale des souffrances qui se nouent – au-delà d’internet, du réel impact de ces jeux de pouvoir destructeurs entre enfants, aux mécanismes différents du harcèlement entre adultes.

Les auteur·es intervenant dans notre dossier expliquent toute la complexité de la problématique : il n’y a pas de profil type de harceleur·euse ou de victime ; nombre de situations s’amplifient par une dynamique de groupe, par la pression des témoins ( qui auront à gérer eux aussi la responsabilité de leur implication ) ; le climat scolaire joue un grand rôle, comme l’implication ou non des parents, comme toute intervention d’un·e adulte qui risque de stigmatiser la victime et de mettre en vedette les auteur ·es du harcèlement ...  

Ouvrir la parole des victimes, le plus souvent silencieuses, les entendre, donner à l’enfant, au jeune les moyens de se défendre, de se relever : des formations, des structures d’appui se mettent en place, à degrés divers selon les cantons. Les enseignant·es, là, une fois encore, jouent un rôle central pour prévenir, déceler, soutenir.

Merci. Bonne lecture. Prenons soin de nous, ensemble.