Faire la grève, c’est donner son avis

Faire la grève, c’est donner son avis

 

A chaque mouvement de la fonction publique, de nombreux collègues se montrent réticents à faire la grève. Les raisons invoquées sont nombreuses: ça coûte cher, les élèves sont pris en otages, il y a plus malheureux que nous, ça ne se voit pas assez parce qu’on est remplacés, etc. C’est à chaque fois les mêmes questions qui remontent au secrétariat. En attendant, les députés continuent de voter des économies au budget minant à chaque fois un peu plus nos conditions de travail et nos salaires!

Lorsqu’on évoque la possibilité de mener une autre action de protestation que la grève, se pose immédiatement la question des alternatives possibles. En général, les collègues ne savent pas quoi faire d’autre. Et quand le comité ou l’assemblée des délégués propose d’autres actions, elles ne sont pas forcément mieux suivies. Pétition? Il faut se battre pour faire signer! Envoi de lettre à la direction? Les collègues n’osent pas, même quand on leur fournit la lettre à envoyer. Par exemple, au printemps dernier, nous avions proposé un courrier pour soutenir le boycott du bulletin scolaire des élèves de 1P et 2P. La direction a reçu 76 lettres, alors qu’une majorité des 400 membres présents à l’AGO avaient voté le boycott. Et pourtant, les raisons de se manifester ne manquent pas. Il est important de le faire et en grand nombre en plus, parce que c’est une manière d’exprimer ses principes, ses opinions, ses valeurs!

Donner son avis est une manière d’agir pour freiner les coupes dans les moyens qui nous permettent tout simplement d’avoir le sentiment de faire du bon travail. Dans les mesures d’économies proposées au budget 2013, peu concernent le primaire. On pourrait se dire qu’on passe entre les gouttes. Ce serait une grave erreur. L’école primaire a déjà beaucoup donné ces dernières années, et la laine sur le dos des enseignants primaires a déjà été tondue jusqu’à l’épiderme, voire jusqu’au derme! Nous avons toujours 300 postes de moins qu’il y a vingt ans (pour ne prendre qu’un exemple). Mais il y a encore des possibilités de gratter les fonds de tiroir, nous rendant la vie toujours plus compliquée... Les députés vont débattre de la proposition de remettre les directeurs en classe pour la moitié de leur temps de travail. Leur idée n’est pas de dégager des postes en plus, mais d’éviter de devoir engager 150 personnes en 2014 pour l’introduction du mercredi.

Sans vouloir défendre à tout prix notre hiérarchie, cette catégorie professionnelle joue un rôle important, notamment de soutien hiérarchique de proximité, appréciée des collègues lorsqu’elle est bien exercée. De plus, on voit bien la manoeuvre: engager 150 postes coûte cher, même au primaire! Certains députés commencent à regretter de les avoir promis, voire d’avoir voté pour le mercredi matin d’école, étant donné le coût! Ils cherchent donc à économiser sur les postes actuels pour tenir leurs promesses. Pour résumer, ils prennent d’une main ce qu’ils donnent de l’autre! Encore une fois, le Parlement promet des moyens pour des réformes votées, puis cherche à se rétracter par la suite. Nous le voyons cette année pour la réforme du cycle d’orientation où des postes promis pour les changements au CO sont rayés de la liste. Or donc, si le primaire peut paraître relativement épargné pour l’instant, la trêve est fragile et les possibilités de faire encore des économies sur notre dos sont bien réelles. N’oublions tout de même pas la proposition d’augmenter les effectifs de deux élèves par classe, qui pourrait nous concerner déjà à la rentrée 2013. Cela ferait environ 150 classes de moins... juste le nombre de postes nécessaires à l’introduction du mercredi matin.

Toutes ces propositions se feront finalement sur le dos des enseignants, parce que les reports de charges seront bien réels: ce que les directeurs ne feront plus, par exemple, ce sont les enseignants qui seront contraints de le mener à bien. Deux élèves de plus par classe, c’est une augmentation de la charge de travail évidente. Par conséquent, c’est maintenant qu’il faut résister, dire non aux coupes, rappeler que nous avons atteint une limite au-delà de laquelle toutes les prestations ne pourront plus être fournies. Et cela par tous les moyens, même ceux qui peuvent paraître désagréables comme la grève!

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