Camille Roelens (2021). Manuel de l’autorité. La comprendre et s’en saisir. Éd. Chronique sociale.

Le mot « Manuel » du titre peut faire croire que ce livre offre des méthodes infaillibles pour assoir son autorité. Le sous-titre dit mieux qu’il est un véritable accompagnement pour qui veut comprendre ce qu’est l’autorité, pour lui offrir le maximum de prises sur elle et de perspectives personnelles. L’auteur le fait en mettant, à notre portée, les principaux apports de son parcours de recherche sur le sujet, en puisant dans le champ des sciences de l’homme. Et en jalonnant le livre de cadres-exemples qui proposent de brèves études de cas permettant d’illustrer et de clarifier son propos : expériences quotidiennes et de pensées que chacun·e peut vivre, parfois issues de romans, de films, de chansons. Des synthèses se trouvent à la fin de chacune des six parties de l’ouvrage. Documents et foire à questions répondant aussi à cette volonté de mieux faire comprendre l’autorité et son usage.   

Hélène Sevestre (2021). La professeure de langue. Éd. Tuta Blu. Héros Limite.

L’auteure est enseignante de Français langue étrangère à Paris II. Elle s’appuie sur la pédagogie qui transparait dans la fameuse Lettre à une maitresse d’école des enfants de l’École de Barbiana. Elle décrit son métier d’enseignante au plus proche de ses sensations quotidiennes, face à ses élèves. Expériences multiples, rapports subtils. Le tout par petites touches. Fragments de pensées, comme le ferait un peintre pointilliste. C’est de la poésie en prose, écrit-elle, une langue qui voudrait n’être ni orale ni écrite. Le résultat est singulier. De ce texte morcelé à l’extrême, on retient une des intentions de l’auteure : se débarrasser de tout principe pour n’en garder qu’un. Soit appliquer une méthode par élève, personnaliser son enseignement, l’adapter au profil de chaque apprenant·e. Une démarche qui lui semble indispensable pour enseigner à des élèves de toutes cultures, venu·es du monde entier.

Caroline Stevan, illustrations Elina Braslina (2021). Citoyennes ! Il était une fois le droit de vote des femmes. Lausanne : Éd. Helvetiq.

Comment les femmes ont-elles conquis leurs droits politiques, en Suisse depuis seulement cinquante ans, et dans le monde ? Ce livre s’adresse à un large public, dès l’âge de 10 ans. Son illustratrice, Elina Braslina, a en effet signé un grand nombre de livres pour enfants, ce qui explique le côté pédagogique et très visuel de l’ouvrage.

Caroline Stevan retrace la longue lutte des militantes pour parvenir à leurs droits actuels, rappelle les arguments qui voulaient les empêcher de participer à la vie politique, et évoque l’histoire de combattantes à travers le monde qui se sont battues avec acharnement. Elle explore aussi les autres enjeux de l’égalité à l’ère de MeToo : du partage des tâches domestiques au langage épicène en passant par les écarts salariaux. En 2021, il y avait vingt-six femmes cheffes d’État et de gouvernement dans le monde. Que de chemin parcouru ! Mais que la route est encore longue …

Jean-Baptiste et Marie Maillard (2021). L’école à la maison. Une liberté fondamentale. Éditions ARTÈGE.

Les auteur·es le rappellent d’emblée : en France, depuis Jules Ferry et dès 1882, l’instruction est obligatoire, mais non l’école, qui ne peut être soumise à un régime d’autorisation préalable. Dans cette brèche s’engouffrent en France, chaque année, quelque 70’000 parents. Un phénomène croissant au niveau mondial, que la pandémie du Covid n’a fait qu’accentuer. Les tenant·es de cette « école à la maison » assurent que leurs enfants sont sociables, très curieux intellectuellement, en mesure de pratiquer toutes sortes d’activités artistiques ou sportives‚ tout en ayant le niveau scolaire attendu par les contrôles d’académie.

Respect du rythme de l’enfant, absence de devoirs le soir, enfants aux profils atypiques ou qui échappent au harcèlement, etc., autant d’arguments ou de situations humaines qui méritent, selon eux, que cette liberté essentielle soit défendue, préservée et, si besoin, reconquise.