Edgar Morin. (2015). Penser global. L’humain et son univers. Robert Laffont.

Qu’est-ce que l’humain? Cette question intéresse tout le monde. Mais l’humain, dans son unité et sa diversité, est occulté, ignoré, oublié dans notre connaissance parce que cette définition trinitaire est méconnue: l’humain est à 100% individu, à 100% social et à 100% biologique. Trois notions indissociables. L’apparente simplicité de ce trio cache des interactions complexes que l’on se régale à percevoir en compagnie de l’auteur tant sa pensée, lumineuse d’intelligence, est accessible à tous. Nous comprenons ainsi que le problème humain n’est pas seulement de pouvoir survivre dans et par son travail, mais encore de pouvoir s’épanouir et vivre poétiquement, dans son travail même. Pour former à cette réalité, il nous faut non seulement réunir des connaissances des sciences naturelles et humaines, mais aussi les relier à ce que dévoilent les «grands romans»: la complexité intérieure de l’être.

Thomas Guénolé. (2015). Les jeunes de banlieue mangent-ils les enfants? Ed. Le bord de l’eau.

Vu de Suisse, comment juge-t-on «les jeunes de banlieue» française? Gobe-t-on aveuglément certains clichés et analyses à sensation qui font tous d’eux des trafiquants de drogue, des casseurs de voitures, des violeurs en bande? Des candidats au djihad en Syrie, du gibier pour les islamistes radicaux? En réalité, 98% de ce million de jeunes ne sont ni des délinquants ni membres de bandes. La plupart vivotent certes entre le chômage, la «débrouille» et les emplois précaires. Des avenirs bouchés et désespérants. L’auteur nous décrit leur vie dans leurs cités. Une enquête sans concessions qui n’enjolive rien, mais n’enlaidit rien. Il n’hésite pas à écrire que la France pratique le «colonialisme à domicile», en accueillant sur son territoire des peuples venus du Maghreb, d’Afrique subsaharienne, secondairement des pays d’Asie, et leur applique un système de ségrégation… Excessif?

Alain Braconnier. (2015). L’enfant optimiste. En famille et à l’école. Ed. Odile Jacob.

De l’optimisme de l’enfant dépend son avenir. La société tout entière devrait se saisir de cette question. Comprendre l’importance de ce trait de caractère qui développe la confiance en soi qui, elle-même, nourrit l’estime de soi dont chacun a besoin. Il en découle un intérêt à découvrir, à apprendre et donc à réussir qui renforce l’optimisme initial. L’optimisme s’inscrit ainsi dans une spirale éducative positive. L’auteur est formel: au-delà du ressenti, savoir réfléchir de façon plutôt optimiste que pessimiste peut être appris à l’école. Comment faire alors pour que cet optimisme s’installe et ses effets durent? Comment faire pour que tout au long des étapes scolaires, nos élèves conservent cette joie de vivre initiale, même s’ils montrent par moments des chagrins intenses ou s’ils sont régulièrement d’humeur grincheuse? L’auteur nous offre sa méthode de psychologue psychiatre.

Geneviève Patte. (2015). Mais qu’est-ce qui les fait lire comme ça? L’histoire de la femme qui a fait lire des millions d’enfants. Ed. Les arènes - L’école des loisirs.

Ce livre témoigne du parcours d’une bibliothécaire qui a réussi à faire découvrir le bonheur de lire à de multiples enfants. Pour y parvenir, elle a recherché les meilleurs moyens de communiquer par le livre. En tirant le meilleur de ses expériences faites aux Etats-Unis, en Allemagne, en France. Son récit devient une ode à l’imagination et à l’audace de ces bibliothécaires qui ont un tel respect de chaque enfant qu’elles vont (ce sont souvent des femmes) dans tous les (mi)lieux poser des livres. Devant se battre parfois avec les autorités pour faire vivre de tels lieux de culture. L’auteur nous dit quels ouvrages attirent les enfants, curieusement les mêmes, dans tous les pays. Et raconte comment, dans la Petite Bibliothèque Ronde de Clamart, expérience devenue célèbre, les professionnels du livre, parce qu’ils s’intéressent au monde de l’enfance de leurs lecteurs (petits et grands), les ouvrent au monde.