Poser la question des arts à l’école, comme le fait le dossier du présent numéro, c’est parler – encore et toujours – d’éducation. «Dans le cadre d’une formation équilibrée de l’individu, il est important de lui permettre d’élargir et de développer ses propres modes de représentation, d’interprétation et d’expression sur les plans des sensations, de l’imaginaire, de l’émotion et de la perception du monde qui l’entoure», dit par exemple le nouveau Plan d’études romande (PER). Plan directement inscrit dans une mouvance sinon mondiale, du moins européenne (p.26), qui veut renforcer l’enseignement artistique à l’école, à l’instar de la Commission suisse pour l’Unesco qui vient de lancer un Manifeste «Arts & Education» (p. 35).

Quels arts enseigner? Par quelle approche? Par qui?

Des enseignantes de Haute école pédagogique estiment que «la connaissance des arts et la créativité doivent s’articuler avec d’autres domaines»; elles préconisent la collaboration avec des spécialistes, gage de bénéfices pour tous les acteurs (p. 29). «Les hiérarchies entre les disciplines sont dépassées», soutient  aussi une artiste-enseignante, qui a remarqué que l’éducation artistique «stimule la créativité des élèves et leur intérêt pour d’autres sujets comme l’histoire, la littérature, les sciences et même les mathématiques.» (p. 37).

Le canton de Berne, pour sa part, a lancé il y a deux ans déjà le projet «Education et culture», qui veut que tous les élèves, sans exception, aient accès à la création artistique et à la culture (p. 30). «Je suis convaincu que, étant confrontés à l’art et surtout en mettant la main à la pâte, les enfants et les adolescents acquièrent le sentiment de leur valeur», considère le chef de son Département de l’instruction publique, Bernhard Pulver. Parmi les très nombreuses activités possibles, les visites aux musées d’art, bien guidées et entourées, permettent d’acquérir un savoir factuel, mais aussi de passer du voir au regarder (p. 34), tandis que les ateliers pratiques lancent et font grandir la créativité (p. 38).

Bonne lecture