Le cœur de notre mission

Le cœur de notre mission

 

Le passage d’une année à l’autre est propice à une mise à plat de sa situation personnelle et professionnelle, loin des élèves, des collègues, de la salle des maîtres, de ses autorités scolaires, des réformes en cours et des luttes idéologiques et politiques qui agitent l’institution scolaire. Nos nominations et nos salaires sont les contreparties d’une mission à accomplir. N’est-il pas salutaire de nous remémorer régulièrement la finalité de notre enseignement: contribuer à l’épanouissement présent et futur, personnel, social et professionnel, des enfants et des jeunes qui nous sont confiés? 

Les conditions de travail

Le salaire, la charge-horaire et le nombre d’enfants par classe devraient dans l’idéal être définis en fonction de l’atteinte, par la très grande majorité des élèves, d’objectifs fixés par les autorités scolaires. Dans la réalité, nous n’en sommes pas là. Le corps enseignant doit faire au mieux avec les moyens qui lui sont alloués par ses autorités politiques et administratives. En matière de conditions de travail, le rôle de notre syndicat, par les temps de réformes que nous vivons actuellement, est encore plus crucial que d’habitude. Car nous sommes là pour rappeler à nos chefs, parfois avec vigueur (souvenez-vous de notre mobilisation de 2009 à La Chaux-de- Fonds), le rapport étroit entre conditions de travail et nature des prestations délivrées en classe. La plus grave erreur de M. Philippe Gnaegi au début de son mandat est justement d’avoir affirmé que les mesures d’économies drastiques qu’il a imposées au secondaire II allaient être sans conséquences sur l’enseignement dispensé dans les lycées, sous-entendant ainsi que les maîtres de gymnase étaient des paresseux privilégiés qui pouvaient travailler plus pour le même salaire! Le chef du DECS a reconnu depuis lors sa maladresse et traite les questions de conditions de travail avec une plus grande attention, même si sa volonté d’améliorer la situation de certaines catégories de collègues, notamment celles et ceux œuvrant dans les degrés 1 à 6 HarmoS, se heurte aux réalités financières du canton et de ses communes. Pour en revenir aux coupes opérées au secondaire II, elles n’ont naturellement pas abouti à une augmentation de la charge hebdomadaire de travail de 3 ou 4 heures supplémentaires, comme pouvaient le laisser suggérer les propos du chef ou les déclarations à l’emporte-pièce du SSP qui partageait sur ce coup-là la même fausse logique que M. Philippe Gnaegi. Les collègues du secondaire II ne travaillent pas plus qu’avant, mais autrement. Principal changement: moins de temps et de moyens pour le suivi individuel des élèves; ce constat est le même dans tous les degrés de la scolarité lorsque les effectifs de classe sont en augmentation! Par contre, le cœur  de la mission n’a en rien été sacrifié dans les pratiques enseignantes du secondaire II. Priorité aux compétences et aux connaissances qui favoriseront la réussite future des bacheliers à l’Université et dans les autres Hautes Ecoles. Priorité aux techniques d’apprentissage (apprendre à apprendre) et à la formation intellectuelle (apprendre à penser). Mais il est également clair que les enfants peu à l’aise à l’école n’ont plus leur place dans le secondaire II neuchâtelois. Les mesures d’économies ne sont jamais sans impact.

Le métier d’enseignant

Le niveau de responsabilité d’un enseignant est tel qu’il n’est pas possible de s’engager à la légère dans notre métier. Formation initiale, formation continue et éthique professionnelle comptent peu si elles ne servent pas une véritable vocation. L’enseignement est un sacerdoce. Sacerdoce qui comprend souvent plus de souffrance que de reconnaissance! Notre école publique est laïque, mais notre fonction tient du sacré. Je n’ai jamais rencontré un bon enseignant qui ne soit pas habité par sa mission et j’ai eu la chance d’en croiser beaucoup au sein de notre syndicat! Lors du premier jour de ma première rentrée scolaire, en tant que stagiaire, j’ai été confronté à des enseignants qui ne parlaient que de leurs prochaines vacances, de leur nouvelle voiture, de leur cave et des précieux nectars qu’elle renfermait, etc. J’ai été choqué sur le moment. Je le suis encore bien davantage quinze ans après. Pauvre élèves, tristes enseignants! Celle ou celui qui embrasse notre profession pour le salaire et les vacances est un gâche-métier, au mieux un «AVA» (enseignant sans Aucune Valeur Ajoutée). Comment saisir le cœur de sa mission et la mener à bien sans s’y investir à fond, dans la mesure de ses forces et de ses capacités?

Les élèves Le cœur de la mission, l’épanouissement des enfants qui nous sont confiés, est-il réalisable sans les aimer? Non, une enseignante ou un enseignant qui n’aime pas ses élèves n’en tirera jamais rien de bon. Aimer ses élèves est le contraire d’être laxiste ou indifférent. Sanctionner un élève (et non pas le punir, l’humilier), c’est lui signifier qu’il appartient au groupe-classe, mais que nous tenons à ce qu’il s’y comporte de manière plus respectueuse et plus engagée. Aimer nos élèves, c’est leur accorder notre confiance pour les aider à grandir et à s’entraider. Nous, enseignants, créons une dynamique du groupe-classe visant la réussite scolaire du plus grand nombre d’élèves. Chefs de groupe, parfois chefs de meute, nous sommes payés pour faire progresser nos élèves et agissons de manière à leur faire partager le cœur de notre mission.

 

 

Les numéros complets de la revue, les dossiers pédagogiques et les articles qui les constituent peuvent être consultés par les abonné·es connecté·es.
Faute d’abonnement, il est possible de les obtenir au format PDF. [Numéro ou Dossier : 11 CHF; Article : 2 CHF.]
Si disponibles, des éditions imprimées des numéros de la revue peuvent être commandées à secretariat@revue-educateur.net.

SER

Secrétariat

Lundi, mardi, jeudi, de 08h00 à 16h30 et mercredi matin Av. de la Gare 40 / CP 416 1920 Martigny 1 Tél : 027 / 723 59 60

ser@le-ser.ch

CONTACTS

Bureau du Comité du SER

David Rey, président Tél : 079 / 371 69 74

d.rey@le-ser.ch

Olivier Solioz, vice-président

o.solioz@le-ser.ch

Pierre-Alain Porret, SG nommé

p-a.porret@le-ser.ch

Administration

Véronique Jacquier Darbellay

v.jacquier@le-ser.ch

Educateur

Secrétariat

Lundi, mardi, jeudi, de 08h00 à 16h30 et mercredi matin Av. de la Gare 40 / CP 416 1920 Martigny 1 Tél : 027 / 723 58 80

secretariat@revue-educateur.net

Rédactrice en chef

Nicole Rohrbach Tél : 078 / 742 26 34

redaction@revue-educateur.net

Prépresse et régie publicitaire

Sylvie Malogorski Défago Tél : 027 / 565 58 43

communication@revue-educateur.net