Le projet, c’est l’affaire des enseignants

Le projet, c’est l’affaire des enseignants

 

Depuis la mise en place du nouveau fonctionnement à la rentrée 2008, la gestion de l’enseignment primaire a été complètement modifiée. Ainsi, des pratiques au coeur de la profession enseignante sont entièrement sous l’emprise du département, avec un contrôle accru par les directeurs au sein des établissements. Or, si le contrôle et les contraintes sont inhérents à toute activité professionnelle, un équilibre délicat est à trouver entre trop et trop peu. Et pour l’instant, trop c’est trop!

Cela apparaît clairement dans plusieurs dossiers que la SPG traite actuellement. Dans nos séances d’Assemblée des délégués, les collègues ont souvent exprimé vivement le sentiment d’être dépossédés de leur profession. Ce constat a été fait à propos de l’évaluation avec le nouveau livret scolaire élaboré sans la SPG, où seule une vague consultation a été organisée sur la dernière version avant distribution dans les établissements. Même impression à propos des conseils d’établissement. En effet, ce projet a été lancé par un mémo GAPP et SPG pour créer une dynamique positive entre les parents et les enseignants dans les écoles. Le concept a ensuite été récupéré par le département pour devenir quelque chose de terriblement rigide, avec un règlement que d’aucuns appliquent dans l’esprit et dans la lettre, sans état d’âme. Il est ainsi devenu quelque chose qui n’a plus rien à voir avec l’idée de départ voulue par les acteurs de terrain. Ce sentiment de dépossession refait surface avec le nouveau canevas de rédaction du projet et son guide de production.

L’ensemble de ces documents a été présenté à la SPG par la direction générale, et ce qui s’en dégage fortement est que, pour notre hiérarchie, le but du projet est de servir le cadre et de répondre aux besoins institutionnels. Selon la direction, le projet d’établissement doit intégrer les grands chantiers, tels que l’introduction du nouveau plan d’études et des moyens d’enseignement, et obéir aux normes de la nouvelle gestion du département dont les enseignants n’ont jamais entendu parler (même s’ils la sentent peser méchamment sur leurs épaules au quotidien)! Tout au long des quelques pages informatiques de la présentation, on ne lit pas une seule fois les mots «élève», «pédagogie» ou l’un de leurs dérivés, encore moins l’expression «équipe enseignante». En réaction à cette vision très institutionnelle du projet, les délégués de la SPG ont redit haut et fort que le projet doit appartenir en priorité à l’équipe enseignante! Dans ce sens, il doit servir à définir les actions pédagogiques que les enseignants entendent mener en fonction de leur analyse de la situation pour conduire tous les élèves vers la réussite. Evidemment, il n’est pas question de prôner le rejet de toute l’institution et de son cadre. Mais plutôt d’inverser les priorités: les élèves et leurs apprentissages d’abord, avec une équipe enseignante qui sait mettre en action ses compétences professionnelles individuelles et collectives pour permettre à tous de réussir. Il faut laisser aux équipes une marge de manœuvre pour qu’elles retrouvent une certaine spontanéité dans l’exercice de la profession.

C’est ainsi que les enseignants pourront retrouver leur motivation au travail, et l’on sait que l’on fait mieux et plus lorsque l’on sait pourquoi et qu’on y prend du plaisir. Gageons qu’avec ce point de départ les besoins institutionnels seront automatiquement comblés! D’ailleurs, le cadre institutionnel n’est-il pas posé pour permettre la réussite de tous les élèves au terme de la scolarité obligatoire? Il n’y a donc aucune crainte à laisser le pouvoir aux enseignants, à faire confiance dans leur professionnalisme. Les éventuels cas de débordement doivent être régulés par les directeurs, puisque leur cahier des charges les rend garants du cadre institutionnel et du développement pédagogique dans leur établissement.

C’est à ce prix que les enseignants donneront du sens au projet d’établissement, qu’ils le considéreront comme autre chose qu’un «machin» administratif à remplir pour faire plaisir aux autorités. Le projet est un des trois piliers du nouveau fonctionnement: si l’on veut le renforcer, il faut le remettre au pouvoir de l’équipe enseignante, maintenant!

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