Le roi Jean abdique par le haut

Le roi Jean abdique par le haut

 

La nomination du Conseiller d’Etat Jean Studer à la présidence du Conseil de la Banque nationale suisse pourrait marquer un tournant de la vie politique neuchâteloise. Après l’élection de M. Didier Burkhalter au Conseil fédéral, c’est le second politicien neuchâtelois le plus talentueux de sa génération qui a accepté de servir son pays après avoir fait beaucoup pour son canton. la fonction publique neuchâteloise?

Depuis sa prise en main du canton dès son entrée au Conseil d’Etat en 2005, la fonction publique neuchâteloise a vu ses conditions de travail se dégrader, enseignants compris. Les représentants de la fonction publique ont essayé de réagir via le Grand Conseil, mais M. Jean Studer est parvenu à cadenasser le groupe parlementaire socialiste et aucune négociation politique sérieuse n’a véritablement pu être initiée sous son règne. La nécessité de redresser et de moderniser notre canton a primé sur le dialogue social. Seule une nette amélioration de la situation financière du canton serait à même d’amener une nouvelle sérénité dans les relations entre les représentants de la fonction publique neuchâteloise et l’Etat employeur.

Cependant, à l’heure d’un premier bilan et n’en déplaise aux sempiternels «Y’a qu’à» râleurs mais passifs ou à celles et ceux qui exècrent son côté autoritaire, le roi Jean aura marqué les esprits. De par sa capacité à gouverner, à faire avancer ou aboutir des dossiers complexes dans des domaines aussi importants que la justice, la sécurité ou la fiscalité, M. Jean Studer s’inscrit en effet dans la lignée des pointures politiques qu’a connues notre canton, un Carlos Grosjean ou un Jean Cavadini à droite, une Monika Dusong ou un Francis Matthey à gauche, sans remonter trop loin dans le temps.

Le roi Jean quitte la scène cantonale: le bal des prétendants est ouvert et c’est du Val-de-Travers qu’émergent, en vue de la prochaine législature, deux fortes personnalités politiques, l’UDC Yvan Perrin et le socialiste Jean-Nat Karakash.

Quelle réaction du parti libéral radical à l’exil bernois du roi Jean?

Le PLR, premier parti du canton, aura généralement soutenu M. Jean Studer dans sa politique de réforme de notre canton. Le Conseiller d’Etat socialiste a par ailleurs constitué la clé de voûte d’un consensus neuchâtelois incarné par la coalition socialiste-libérale-radicale qui exerce aujourd’hui effectivement et objectivement le pouvoir dans le canton de Neuchâtel. Les syndicats d’enseignants l’ont par exemple expérimentée lorsque le bloc parlementaire socialiste-libéral-radical a coupé court à leur volonté de lutter contre les mesures d’économies pérennes dans les lycées au début de la législature 2009-2013.

La formule politique neuchâteloise actuelle, quoi que les médias romands en disent, fonctionne plutôt bien dans un canton au riche potentiel mais qui n’est pas encore sorti d’affaire, petit mais très divers, aux multiples contrastes sociaux ou régionaux; canton qui a encore besoin de réformes et qui a trop longtemps vécu au-dessus de ses moyens.

L’hyperactivité du «shérif» Frédéric Hainard ou l’impéritie d’une Gisèle Ory dans le dossier hospitalier ne doivent pas nous faire perdre de vue que les efforts imposés à la fonction publique neuchâteloise et les nombreuses réformes, notamment fiscales, sont en train de faire sortir le canton de Neuchâtel de l’ornière, avec même en point de mire un espoir supplémentaire de dynamisation de notre région, le projet de RER neuchâtelois.

Le consensus neuchâtelois survivra-t-il au départ de son champion socialiste ou le PLR prendra-t-il le risque de le faire voler en éclats en s’alliant avec l’UDC, au point peut-être d’être prêt à confier les clefs de notre école publique à un Yvan Perrin?

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