Le souci de l’image

Le souci de l’image

La 19e journée syndicale des enseignant·e·s francophones a réuni 900 personnes  le 7 mai à Tramelan. Une participation record pour une édition remarquable à plusieurs égards: les deux syndicats régionaux y ont œuvré main dans la main,  la nouvelle cheffe de la DIP y a fait sa première apparition, les participants non syndiqués sont passés (modestement) à la caisse... Last but not least, les enseigna nt·e·s se sont penché·e·s, avec deux conférencières de haut vol, sur leur image, ou, plutôt, leurs images.

a coprésidente du SEFB, Josy Stolz, a ouvert les feux en évoquant le rapprochement entre SEFB et FB francophone, qui doit donner naissance en 2020 au premier syndicat bilingue d’enseignant·e·s de Suisse. Disposant d’un comité et d’une assemblée régionale, il fera partie de Bildung Bern– Formation Berne. Dans sa foulée, Samuel Rohrbach, président du SER, a observé qu’une réflexion était aussi en cours à l’échelon supérieur, avec LCH, pour la création d’une faitière unique des enseignant·e·s de toute la Suisse. Le slogan «Réunir pour réussir» qui ornait la tribune des orateurs prenait tout son sens en ce début de matinée. Les deux premiers orateurs ont aussi évoqué le sujet du jour, à savoir la valorisation de l’image des enseignant·e·s, un souci que partagent les syndicats et les autorités. Josy Stolz: «Alors que la pénurie menace la profession, les jeunes doivent retrouver l’envie de choisir l’enseignement, nous devons mettre en avant les aspects positifs du métier, liberté et créativité en tête.» Samuel Rohrbach: «À l’heure de publier les résultats d’une enquête sur le temps de travail, nous ne nous focaliserons pas sur les heures supplémentaires qu’effectuent nombre d’enseignantes et d’enseignants, mais sur le fait que les deux tiers des personnes sondées se disent satisfaites de leur sort.» Aldo Dalla Piazza pour la COFRA1a résumé: «Le travail d’image doit être mené conjointement par tous, enseignants, syndicats et autorités scolaires. Il importe de revendiquer sans se victimiser et de montrer aussi les aspects positifs, sans bien entendu cacher les difficultés. C’est particulièrement important lorsque les syndicats veulent obtenir des résultats politiques. Dorons le blason de l’enseignement!»

Moment attendu de la journée, le discours de la nouvelle directrice de l’Instruction publique. Dans cet exercice, Christine Häsler a montré la même sensibilité que son prédécesseur Bernhard Pulver. Elle s’est dite impressionnée par la motivation et le professionnalisme rencontrés lors de ses premières visites sur le terrain. «Le travail des enseignants vaut mieux que la représentation qui a cours dans une partie de la population. Une campagne de communication véhiculant une image positive du métier est d’ailleurs en préparation. L’école a une valeur qui n’est pas visible dans les comptes des communes et des cantons. Elle joue un rôle précieux pour la formation des générations futures, mais aussi pour l’intégration et la cohésion des individus dans une société toujours plus hétérogène.» Elle a assuré peser de tout son poids au Gouvernement et au Parlement pour un bon cadre de travail, c’est-à-dire une charge de travail acceptable et un salaire équitable. Le passage de la classe salariale 6 à 7 dans le primaire lui tient particulièrement à cœur; les autres chantiers ouverts concernent aussi le rapatriement de l’enseignement spécialisé dans son département, l’aménagement du PER pour qu’il reste en phase avec son temps (plus d’heures d’informatique, plus d’heures d’appui, plus d’heures tout court, mais moins de devoirs à domicile, moins de rapports d’évaluation). L’avènement de la société numérique lui a également inspiré un questionnement autour de l’utilisation pertinente des nouveaux outils, qui doivent rester au service de la pédagogie. Par exemple, a-t-elle illustré, certaines écoles privées ayant fait le choix des tablettes pour tous sont déjà revenues en arrière. En gros, il faut saisir les chances sans occulter les dangers.  

Le président de Bildung Bern– Formation Berne, Pino Mangiarratti, a placé son propos sur un plan plus philosophique, convoquant Pirandello, dont l’un personnage perd pied lorsqu’il prend conscience d’un écart entre l’image qu’il a de lui et celle que le miroir – les autres – lui révèle. «Nous avons mille images, selon le lieu ou la branche enseignée, selon l’âge ou la situation personnelle, selon que le regard est celui de l’enfant ou du parent et selon l’expérience que chacun a ou a eue de l’école. On n’est pas totalement maitre de nos images, mais chaque enseignant est responsable de son engagement. Ce qui importe en priorité, c’est d’avoir le feu pour l’enseignement.» 

Deux psychopraticiennes françaises reconnues ont ensuite pris le relai pour deux conférences passionnantes. Nathalie Francols s’est inspirée de son expérience personnelle pour décortiquer les processus à l’œuvre dans la construction d’une image. Pour que celle-ci puisse se modifier, il importe de se remettre en question et de changer la perception que l’on a de soi-même. Enlever un filtre ou l’autre, changer l’angle du regard. Quant à Emmanuelle Piquet, elle a axé son propos sur les problèmes relationnels entre élèves ou parents et enseignant·e·s, avec beaucoup d’humour, donnant des pistes concrètes aux membres de l’assistance. Comme de coutume, le journaliste Laurent Bonnard a agrémenté ces interventions de ses questions tout en finesse.  

Ultime première de cette Journée 2019, elle n’a pas été suivie de la traditionnelle assemblée générale du SEFB, qui s’est tenue en avril! 

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