Commencer sa carrière d’enseignant est passionnant. Les projets ne manquent pas, l’énergie d’ailleurs non plus. Mais, et cela ne fait aucun doute, il faudra se battre.

 Nous venons d’entamer la nouvelle année scolaire. Nous avons donc pris congé des collègues partants. Certains d’entre eux ont pris leur retraite, d’autres ont réorienté leur carrière, d’autres encore ont changé d’école… Ils partent tous, riches des souvenirs et des expériences qui ont marqué leur carrière. Chacune et chacun a très certainement une longue série d’histoires à raconter. Beaucoup d’entre nous travaillent donc, depuis quelques jours, avec de nouvelles et nouveaux collègues. Parmi toutes ces personnes, certaines sortent de formation et se lancent dans la carrière d’enseignant. Elles sont, pour sûr, très motivées à expérimenter et à pratiquer tous les acquis des ces années d’études. Et c’est réjouissant. Néanmoins, le métier d’enseignant est appelé à se modifier sans cesse, au gré de l’évolution de la société. Cette dernière influence les votations ainsi que les élections de nos autorités. On le constate depuis bien longtemps dans notre canton, le Parlement n’est pas généreux envers l’enseignement. La moindre crise financière le pousse à des restrictions budgétaires et le secteur de la formation, entre autres, en fait chaque fois les frais. On peut donc se demander ce que sera devenu le métier d’enseignant dans une ou deux décennies. D’ici cinq ans déjà, un grand nombre de collègues vont partir à la retraite et la relève se révèle insuffisante. Ajoutons à cela que l’état des finances de notre canton ne permet pas de rendre le métier d’enseignant vraiment attractif. On est alors en droit de se demander quelles solutions le canton pourra proposer pour remédier à cette situation. Devra-t-on faire appel à des personnes qui ne disposent pas des certifications nécessaires? Irat- on chercher des enseignants à l’étranger, comme ça se pratique déjà dans le secteur hospitalier? Il ne faut pas se leurrer, la majorité de notre Parlement va opter pour les solutions les moins onéreuses. Ce qui engendrera, à coup sûr, une diminution de la qualité de l’enseignement. Et là, je reviens à nos nouveaux collègues: ils entament, avec passion certes, une carrière marquée du sceau de l’incertitude. Ils auront à se battre pour défendre la qualité de la formation dispensée dans nos écoles. Il faudra qu’ils aient du poids pour présenter des propositions, des solutions, voire des revendications. Il faudra qu’ils puissent être reconnus comme des interlocuteurs valables par nos autorités. Dans cette problématique, notre syndicat en connaît un rayon et a déjà obtenu plusieurs succès significatifs. Alors, jeunes collègues, il est très important que vous adhériez au SEJB et deveniez actifs dans l’optique de défendre votre carrière professionnelle!