LEO et Loi sur la pédagogie spécialisée: deux lois et deux logiques qui s’opposent

LEO et Loi sur la pédagogie spécialisée: deux lois et deux logiques qui s’opposent

En mars 2011, lors de la consultation sur l’avant-projet de Loi sur la pédagogie spécialisée (LPS), la SPV écrivait notamment ceci: «… L’école obligatoire vaudoise demeure très sélective (…). Dès lors, consacrer d’importants moyens (évidemment nécessaires) à y intégrer des élèves porteurs de handicaps, mental notamment, a quelque chose de paradoxal. Consacrer les moyens nécessaires aux enfants porteurs de handicaps mentaux ou physiques ne peut être que soutenu; mais être attentif aux origines sociales et culturelles est tout aussi important. Voire plus important, dans la mesure où les difficultés d’apprentissage dues au milieu d’origine concernent un nombre bien plus élevé d’élèves.»

Désormais, alors que le projet de LPS est déposé devant une commission du Grand Conseil vaudois, ces constats nous semblent demeurer pertinents: la culture scolaire dominante de l’école obligatoire (LEO) est bousculée par l’approche diamétralement opposée de la LPS.

Deux logiques – et désormais bientôt deux lois – s’opposent dans la classe et mettent les enseignants et l’école dans une situation de conflit: le système scolaire défini par la LEO – ainsi que l’ensemble des textes prescriptifs qui en découlent – est basé sur une logique orientée vers des contenus définis par un plan d’études dont tous les élèves sont censés atteindre les objectifs et les attentes.

Sous la logique LEO – quand bien même la VG* est organisée de manière à autoriser des parcours plus personnalisés, cela générant de nombreuses difficultés d’organisation –, les flux d’élèves demeurent gérés et organisés en classes. Les travaux de ces derniers sont évalués et notés; ces notes réduites à des moyennes et des seuils sont définis a priori, par disciplines scolaires, permettant de sélectionner, d’orienter les élèves dans le système. Les enseignants sont responsables et redevables de la gestion de la «classe».

A titre personnel et collectivement.

En revanche, en ce qui concerne l’intégration d’enfants à besoins spécifiques, l’approche est diamétralement opposée. Il ne s’agit plus de mener un groupe d’élèves vers des objectifs prédéfinis, mais au contraire d’analyser – de manière partagée entre enseignants de l’école régulière et enseignants spécialisés – les potentiels personnels de l’élève afin de pouvoir structurer le travail scolaire de ce dernier selon un programme personnalisé spécifique.

Tout se passe en conséquence comme si l’enseignant avait à gérer parallèlement et de manière concomitante deux classes (voire plus, si plusieurs élèves à besoins particuliers sont intégrés dans la classe ordinaire), régies par deux textes légaux différents, complémentaires mais aux logiques opposées.

Pour la classe régulière: un enseignement donné le plus souvent de manière frontale (la différenciation restant souvent balbutiante et déclamatoire); des moyens d’enseignement communs à tous les élèves, des épreuves communes dont les résultats sont sanctionnés selon un barème commun, en regard d’un plan d’études commun.

Pour l’élève à besoins particuliers intégré dans la classe: un programme personnalisé, un enseignement spécifique, des épreuves à lui seul destinées, une responsabilité partagée entre l’enseignant responsable de la classe et l’enseignant spécialisé, obligeant par conséquent à des temps de concertation importants entre enseignants ou/et spécialistes.

Ces deux logiques et approches contradictoires placent les enseignants dans des conflits de loyauté qui peuvent les conduire jusqu’à la dépression et au burn-out, tout temps consacré à la classe ne pouvant l’être à l’élève intégré et réciproquement.

Et cela dans un contexte où, par ailleurs, le soutien des familles n’est plus inconditionnel et où un nombre de plus en plus important d’élèves décrochent de l’école ou manifestent des comportements inadéquats, ce qui rend le travail des enseignants d’autant plus ardu.

Ces questions, ainsi que d’autres plus spécifiques, ont été transmises aux députés, dans la perspective d’un soutien militant à toute possibilité d’amélioration du quotidien de la classe et des travaux et charges administratives des enseignants.

On retrouvera cette contribution, in extenso, sur le site de la SPV, rubrique «publications».

 

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