Nous connaissons trop d’enfants qui ont manqué de stimulation, d’encadrement, d’amour, au moment de réaliser les apprentissages fondamentaux, les découvertes sensorielles et motrices, la construction des compétences et du potentiel de curiosité et de recherche, la maîtrise de leurs émotions et l’indispensable estime de soi. Nous savons tellement aussi à quel point une enfance bien vécue, avec un entourage aimant, attentif, exigeant, compréhensif, stimulant, peut faire des merveilles et développer des compétences remarquables au-delà de toute innéité. Nous avons des exemples magnifiques et très convaincants.
Nous savons trop à quel point la bêtise et parfois la malveillance de certaines enseignantes ou de certains enseignants peut faire des dégâts durables dans le développement d’enfants qui leur sont confiés. Nous avons aussi de multiples exemples où le professionnalisme d’autres a fait grandir et se développer harmonieusement des individus. Combien de gens connus et bien dans leurs bottes n’évoquent-ils pas le souvenir lumineux d’un de leurs enseignants dans leur parcours de vie? Nous avons besoin d’enseignantes et d’enseignants solides, compétents, bien formés et d’un niveau professionnel hors pair pour nos enfants, pour qui rien n’est assez bien.
Mais un tel profil ne s’obtient pas en réduisant les études ou en privilégiant la vision populiste d’un simple apprentissage sur le terrain. L’articulation théorie-pratique est vitale et doit être développée, mais la connaissance scientifique doit être profonde et bien ancrée. Etre enseignant-e n’est pas un petit job d’exécutant, c’est une profession responsable que ne peuvent exercer que les meilleurs. Pour la période de développement de l’être humain où tout est possible, aussi bien les potentiels que les dégâts, il faut de vrais professionnels responsables.
Les politiciens aujourd’hui pensent le contraire: pour s’occuper d’enfants, pas besoin de faire des études! Ils nous diront bientôt que les pédiatres n’ont pas besoin d’être médecins!