L'herbe est toujours plus verte ailleurs

L'herbe est toujours plus verte ailleurs

 

Dès son plus jeune âge, l’être humain a l’impression qu’ailleurs c’est nettement mieux que chez lui… 

Je suis toujours amusé lorsque j’entends un élève me dire que dans la classe d’un ou d’une collègue, c’est nettement mieux et qu’il se réjouit de bientôt pouvoir y entrer. En règle générale, après le changement, l’enthousiasme exprimé quelque temps avant s’estompe au fil des semaines. Dans l’institution où je travaille, un élève qui a tout juste 14 ans avait l’école en grippe (c’est un euphémisme!), alors il lui a été proposé un centre dans un autre canton où on met davantage l’accent sur le manuel. Ce printemps, avec ses parents, l’éducateur et l’assistant social, il est allé visiter ce nouveau foyer. Il en est revenu enchanté. Lorsque je lui ai demandé les raisons de tant d’empressement, il m’a répondu: «C’est génial, chaque jeune a un cendrier dans sa chambre!» Apparemment, ce seul argument était son «herbe plus verte» que dans sa situation actuelle. Pour le reste de sa visite, il semble qu’il n’avait pas retenu grand-chose. Sa déception aura certainement été rude au moment où il a commencé sa nouvelle vie. Dans l’ensemble, ce genre de situation est plutôt du genre amusant pour nous, enseignants. Mais lorsque ce sont des collègues qui cherchent, à juste titre ou non, à aller voir ailleurs si on trouve de l’herbe plus verte, il y a peut-être lieu de s’inquiéter…

Je l’ai déjà écrit, mais je le répète, le corps enseignant bernois est fragilisé par les conditions de travail actuelles. Vous me direz que des améliorations sont pourtant en vue et je suis d’accord. Cependant, dans un quotidien régional du 8 août, je lis que des coupes massives dans les finances du canton seront inévitables. Et dans l’article très fouillé qui y est dispensé, une phrase est mise en exergue, qui dit: «La croissance de la masse salariale sera sans doute, elle aussi, moins élevée que prévu». Il peut ainsi devenir évident pour certains enseignants qu’ils ont tout avantage à rouler quelques kilomètres de plus, pour trouver un emploi mieux rémunéré dans un canton voisin. Comment alors, en cas d’exode d’enseignants, le canton va-t-il résoudre le problème? Verrons-nous une augmentation des effectifs de nos classes? Aurons-nous pour collègues des personnes ne disposant pas d’une formation adéquate? Beaucoup d’autres questions peuvent encore surgir… Et si nous sortons du secteur scolaire pour jeter un oeil dans le monde de l’industrie, nous devons constater que ce sont les patrons qui cherchent l’herbe plus verte ailleurs, au mépris de centaines, voire de milliers d’ouvriers et d’employés. Merck Serono à Genève en est un exemple criant. Et face à pareille débâcle, les syndicats doivent énormément lutter pour obtenir que la pilule soit à peine un peu moins amère!

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