Logique et pertinence sanctionnés par l’usage

Le 18 mai 2019, les délégué·es du SER réuni·es à Bienne avaient abordé le dossier des quatorze principes de rectification de l’orthographe du français. Le constat avait été fait que depuis leur adoption de ceux-ci en 1996 en Suisse romande, les enseignant·es vivaient avec ces principes à enseigner, tout en ne sanctionnant pas un·e élève qui appliquait les anciennes règles. De plus, les moyens d’enseignement n’en tenaient pas toujours compte.

À l’heure où le chantier des Moyens d’enseignement romands ( MER ) français commençait à être d’actualité, il semblait important de dire clairement ce que voulaient les enseignant·es romand·es : des MER intégrant ces quatorze principes ou la fin de ce doux mélange ? Cette cohabitation engendrait il est vrai un certain flou, même si ces principes étaient peu diffusés et partiellement mis en pratique du fait que les MER de français ne les appliquaient peu, voire pas du tout. Ce qui n’était largement pas en faveur des élèves, en particulier de celles et ceux rencontrant des difficultés d’apprentissage.

Avec la décision début juin de l’Assemblée plénière de la CIIP, qui fait suite à une demande du SER, ce flou ne sera bientôt plus qu’un vague souvenir.

Certain·es regretteront peut-être que les décisions ne soient pas allées assez loin, en particulier pour le langage égalitaire ou épicène. Mais ces décisions sont logiques et pertinentes si l’on se place du point de vue des élèves en assurant l'accessibilité des textes.

D’autres seront consterné·es. Pourtant de nombreuses réformes ponctuent l’histoire de notre belle et riche langue, par exemple la suppression des lettres muettes à l’intérieur des mots au XVIIe siècle ( même s’il reste quelques traces comme baptême ) ou alors l’introduction de nouveaux caractères, lettres ou accents pour mieux faire correspondre lettre et son ( comme la distinction entre i et j ou l’apparition de l’accent sur père ). Ces quatorze principes ne sont donc qu’une étape dans l’évolution de notre langue.

L’essentiel est qu’ils ne dénaturent pas le français mais permettent d'en faciliter la lecture, pour les jeunes devant apprendre à lire. Ainsi, dans quelques années, l’adoption de ces principes sera enfin sanctionnée par l’usage.