Maîtrise de classe et décharge au primaire – Victoire d’étape

Maîtrise de classe et décharge au primaire – Victoire d’étape

Depuis la mise en oeuvre de la Loi scolaire vaudoise de 1984, les enseignants du secondaire I de ce canton en charge d’une «maîtrise de classe» bénéficient d’une période administrative, dite de décharge, qui diminue d’autant leur pensum hebdomadaire.

Cette diminution de la charge d’enseignement est justifiée, notamment, par la coordination à mettre en place et à assurer avec les divers enseignants de la classe, les spécialistes et l’ensemble des intervenants, ainsi que par la nécessaire coopération avec les familles, dans un contexte où doit être négocié le futur qui attend l’élève à l’issue de l’école obligatoire. Par ailleurs, les maîtresses et les maîtres de classe du cycle de transition jouissent parfois de deux périodes de décharge, en regard de l’important travail lié au processus d’orientation dans les voies du secondaire I. Or, force est de constater que les tâches «administratives» qui justifient historiquement l’existence de la maîtrise – et en conséquence de la décharge qui y est liée – se sont au fil du temps étendues à l’ensemble des degrés de l’école obligatoire. Rien ne différencie désormais cette part du travail de l’enseignant selon qu’il oeuvre au primaire ou au secondaire.

Bien au contraire: les interactions avec les spécialistes (PPLS) se sont multipliées, la plurimagistralité s’étend dorénavant à l’ensemble des classes, les entretiens avec les familles sont une pierre angulaire de la tâche et la politique dite d’intégration/inclusion des «enfants à besoins particuliers» – très prégnante dans les premières classes – surajoute ce type de tâches au travail quotidien des enseignant-e-s du primaire. Dès lors, un-e enseignant-e «référent-e» doit être identifié-e dans chaque classe de l’école obligatoire. Dans ce contexte, l’AVMP, dès 1999, puis l’AVECIN  – qui exige, nouvelle formation oblige, que les maîtresses du cycle initial soient reconnues comme des généralistes à part entière – n’ont eu de cesse de militer pour que l’avantage offert au secondaire s’étende au primaire.

Cette requête a régulièrement été rappelée par la SPV aux instances politiques de l’école vaudoise. Le 11 mai 2010, une assemblée des généralistes vaudois-e-s, organisée par l’AVMP – et à laquelle s’était jointe l’AVECIN –, adoptait une résolution très dure qui, en particulier, conditionnait le soutien à une nouvelle Loi scolaire au fait que celle-ci intégrerait cette exigence. Un comité «de lutte» se mettait en place à cet effet au sein de la SPV. Enfin, cette position était ratifiée par l’AD de la SPV du 9 juin 2010, qui rappelait notamment l’engagement pris publiquement par la cheffe du DFJC à ce propos lors des débats liés à l’avant-projet de loi scolaire.

Pas d’injustice en devenir pour les maîtresses enfantines devenues généralistes  

C’est une victoire d’étape pour la SPV; cet engagement ayant partiellement été tenu. Le projet de loi, déposé le 27 septembre dernier, indique, en effet, en son article 52, que «de la 3e à la 6e année, aux conditions de décharges fixées par le règlement, le directeur désigne un enseignant à qui il attribue la maîtrise de classe». «Magnifique!» a-t-on pu entendre du côté de l’AVMP. «Et nous alors?!?...», répondirent, incrédules, puis courroucées et blessées, les instances de l’AVECIN et de nombreuses collègues, dites toujours «maîtresses enfantines» sur le terrain, qui dénoncèrent immédiatement cette «injustice en devenir». Comment leur donner tort? Le Comité cantonal de la SPV a réagi lui aussi sur le vif, en particulier par le biais de la note à la presse publiée lors de la présentation du projet de nouvelle Loi scolaire. D’une part, il semble aisé de démontrer que les tâches qui justifient l’existence de la maîtrise – et la décharge – au primaire sont de même nature dans les deux premières années de l’école et, d’autre part, les collègues de l’AVECIN sont prêtes à accepter une augmentation de la charge hebdomadaire au titre de la revendication d’être reconnues statutairement comme des généralistes à part entière (passage de 24 à 28 périodes par semaine et de la classe 9A à 9). C’est donc le statut, rien que le statut, mais évidemment tout le nouveau statut de généraliste, tel qu’inscrit dans la nouvelle Loi scolaire, dont les enseignantes du cycle initial doivent pouvoir légitimement bénéficier. C’est dans ce sens que le comité cantonal de la SPV agira et se battra dans les débats parlementaires à venir. D’abord devant la commission, puis devant le plénum du Grand Conseil. Et, au final, pour faire accepter la nouvelle loi devant le peuple, si y subsistent les éléments du projet que la SPV estime être essentiels.

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