Nouvelle Loi scolaire: le chemin du possible

Nouvelle Loi scolaire: le chemin du possible

A la rentrée de septembre prochain, le Conseil d’Etat devrait proposer au parlement un projet de nouvelle Loi scolaire.

Selon les orientations de la cheffe du Département, le texte présenté sera plus ramassé que ce que proposait l’avant-projet. Les articles relatifs à la pédagogie spécialisée et à son rôle dans la politique dite «d’intégration/inclusion», ainsi que ceux qui relèvent de l’accueil de jour, devraient être renvoyés à des textes spécifiques (respectivement, une nouvelle Loi sur l’enseignement spécialisé et la Loi sur l’accueil de jour des enfants ou encore une loi spéciale).

Sur ce plan, nous avons été écoutés. Cette approche plus raisonnable est susceptible de faire aboutir les débats dans les délais, même si ceux-ci sont extrêmement courts. Cependant, les écueils ne sont pas pour autant levés. Il conviendra premièrement de rendre attentifs les députés au fait que la Loi scolaire devra rester la loi de référence, les éléments contenus dans la future Loi sur l’enseignement spécialisé demeurant subsidiaires. L’élève «ordinaire» se doit de rester central et la boursouflure des articles qui concernent les enfants en difficulté spécifique ne pas revenir par la petite porte. Comme ce qui relève de la dispense d’enseignement et de l’apprentissage des élèves doit demeurer la Kaaba de l’école. Si les lieux scolaires peuvent légitimement être mis à disposition par les communes pour des tâches d’accueil, l’école doit rester… au centre de l’école! Sur un autre plan, nous attendons que les marges de manoeuvre offertes aux établissements soient les plus larges possible, sauf en ce qui relève du statut des enseignants: cantonal il est, cantonal il doit subsister. Mais la marche vers une plus grande autonomie des écoles doit désormais dépasser la simple déclamation. Comme il convient de remplir la coquille aujourd’hui relativement vide des conseils d’établissements. On l’a vu, on le sait: la question de l’organisation du secondaire I sera au centre des débats.

Dans notre canton, marqué par une ségrégation scolaire qui confine désormais à la pathologie, il sera extrêmement difficile de faire bouger celles et ceux qui estiment contre toute raison que séparer le bon grain de l’ivraie à 12 ans reste efficace: «Tuner» la Voie secondaire à options, la «renforcer » comme est dit, est une illusion que ne partagent plus que des doctrinaires accrochés à des certitudes sans perspectives. Comme se tirent une balle dans le pied, les partis et les groupes constitués qui pensent pouvoir «revaloriser» les métiers manuels en créant pour ceux-ci un bassin de recrutement constitué des élèves en difficulté scolaire ou familiale. C’est le moteur du camion qu’il convient de changer. C’est pourquoi nous continuerons de militer pour un secondaire I plus décloisonné qu’il ne l’est aujourd’hui. Pourtant, dès lors que pour être reconnue sur la plan fédéral, la maturité vaudoise en trois ans doit pouvoir être appuyée sur l’extraction des «meilleurs éléments» dès le secondaire I… eh bien, que l’on conserve cette pratique, dans l’attente de l’édiction d’un gymnase en quatre ans.

Qu’un tiers des élèves soit ainsi détachés structurellement dès la future 9e HarmoS; que l’on se base sur leurs résultats de fin de primaire, mâtinés, par exemple, des résultats des épreuves communes de référence (ECR), celles-ci étant alors assumées comme un simple examen. Mais que l’on laisse les «autres» vivre encore ensemble, le plus longtemps et pour le maximum de disciplines possible. Et que l’on mette en place des critères basés sur les disciplines «dures», afin que, en quelque sorte par «capillarité», cette cohorte d’excellence puisse être grossie au fil de la fin de scolarité, afin d’atteindre les près de 45% d’élèves qui occupent actuellement les diverses voies scolaires du secondaire II. Tout le reste, et même si cet élément est de première importance, est une question d’organisation dans les établissements. C’est dans ce sens qu’oeuvre aujourd’hui la SPV. C’est dans cette direction qu’elle continuera de travailler dans les quelques mois qui nous séparent de la votation de février 2011. Il doit bien exister un chemin du possible. Que s’accordent donc les bonnes volontés. Et que les partis se montrent responsables et à la hauteur de l’enjeu. On ne saurait croire qu’ils faillissent à ce devoir!

 

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