Parascolaire - Chacun chez soi et les hippopotames seront bien gardés…

Parascolaire - Chacun chez soi et les hippopotames seront bien gardés…

 

«Afin de circonscrire les champs respectifs des professionnels de l’école et des personnes en charge de l’accueil, un cahier des charges de l’enseignant doit exister dans le plus bref délai ; celui-ci doit confirmer que l’enseignant est d’abord en charge de l’instruction et ne portera en aucun cas de responsabilité professionnelle supplémentaire liée à toute forme d’accueil parascolaire. Si un temps de concertation devait pourtant avoir lieu entre les responsables de l’accueil et les enseignant-e-s, ce temps doit être compensé intégralement en diminution du temps de présence aux élèves. Les devoirs à domicile, la gestion des cantines et tous les types d’accueil parascolaire doivent être confiés à des professionnels spécifiquement formés et engagés par les communes, l’employeur des enseignant-e-s demeurant le canton. La mise en place généralisée de l’accueil à journée continue ne doit en aucun cas interdire aux familles qui le désirent d’accueillir leur enfant hors des temps scolaires, notamment à midi. Si des aménagements des horaires des élèves et des enseignante- s étaient rendus nécessaires dans les établissements en conséquence de la mise en place de structures d’accueil, ce sont les considérations pédagogiques qui doivent primer. Par exemple, le temps de pause de midi – tant pour les élèves que pour les enseignant- e-s – doit permettre de se ressourcer. Enfin, la SPV rappelle que le temps de travail des enseignant-e-s ne s’arrête pas au moment où les élèves quittent la classe. Par conséquent, dans le cas où les structures locales mises à disposition des communes pour l’école seraient dévolues par ailleurs à l’accueil, c’est l’école qui doit bénéficier en premier de l’usage des bâtiments scolaires.»

Voilà ce qu’écrivait la SPV en août 2009, à l’orée du vote sur la Loi sur l’accueil de jour (LAJE), validée au final par près de 70% du peuple vaudois. Qu’en est-il aujourd’hui, plus de trois ans après l’adoption de la LAJE? L’article 27 de la LEO précise en son alinéa 3 que «les locaux et installations scolaires sont destinés en priorité à l’enseignement et aux prestations qui lui sont liées, notamment les cours de langue et de culture d’origine. Les autorités communales peuvent autoriser d’autres utilisations, notamment l’accueil parascolaire, pour autant qu’elles ne nuisent pas au bon fonctionnement de l’école.» Dont acte. Et satisfaction sur cet aspect. Sachant que des arbitrages devront être trouvés. Pour le reste, il va falloir se battre, alors que, déjà, dans quelques établissements, certaines familles sont privées du droit de prendre en commun le repas de midi, si elles ne consentent à faire le taxi pour leur enfant entre le domicile et l’école. On aimerait entendre les associations de parents sur ce thème. Mais d’autres sont à l’affût. Prêts à faire suer un burnous des enseignants déjà passablement moite.

Ainsi, n’apprenait-on pas récemment* que la commune de Lausanne et son chef de service, Gérard Dyens, envisagent une «collaboration forte» entre animateurs socioculturels et enseignants sur le champ de l’accueil parascolaire. Le projet, étrange mélange de casquettes, mené par la présidente de l’Apé-Vaud, Barbara Mali de Kerchove, prévoyant le «décloisonnement de l’accueil et de l’éducation, et celui de l’école», selon les mots de Jean-Claude Seiler, chef du Service de l’accueil de jour de l’enfance de la capitale vaudoise. Un décloisonnement destiné à gérer la journée d’un enfant «déposé» par ses parents à 7h30 et «récupéré» à 18h30, tel que le dit crûment la présidente de l’Apé. Chacun jugera en fonction de son degré d’acceptation de cette joyeuse modernité familiale. Pour notre part, nous reviendrons sur les exigences posées en 2009: (re)définition dans la Loi sur le personnel enseignant de la tâche centrale d’instruction confiée aux équipes d’enseignants, comme l’indique la LEO en son article 5, d’abord. Ensuite, oui, nous monterons aux barricades, sans la moindre honte, n’en déplaise à Gérard Dyens – et à celles et ceux qui s’engageront sur ses pas –, rappelant que toute éventuelle nouvelle tâche confiée aux enseignants doit être intégralement compensée. Que ces tâches concernent une action directe auprès des enfants, des temps de rencontre, de planification ou de concertation, ou de surveillance.

Les devoirs scolaires (que l’on n’ose même plus définir comme «à domicile»), enfin, ne peuvent faire partie du temps de présence aux élèves défini dans le contrat qui lie les enseignants à l’employeur cantonal. Les enseignantes et les enseignants, c’est dans les classes et au sein du temps défini par la grille horaire qu’ils sont utiles, pas pour des tâches annexes. Ou alors, il faudra revoir les hyper-exigences définies par le Plan d’études romand! Le financement de l’accueil de jour ne se fera pas par un surajout au cahier des charges de l’enseignant. Pour une somme donnée, on ne peut pas avoir le beurre, son argent et, de plus, financer les vacances de la laitière. Nous y veillerons, dussions-nous passer pour réactionnaires.

 

* 24Heures, 10 janvier 2013.

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