Les élections fédérales approchent. Même sur le plan cantonal, certains partis commencent à s’agiter. Mais pas forcément de manière élégante…

Dans la presse régionale du 27 août dernier, l’UDC bernoise se fend d’une communication au sujet du déficit du budget cantonal 2012. Selon le texte publié, les mesures annoncées ne suffisent pas. Suit une liste de cinq points qui, selon le parti, devraient permettre d’économiser encore 155 millions supplémentaires. Je vous cite le premier point dans son intégralité et dans toute sa splendeur: «Faire des coupes dans les groupes de produits dits de soutien à la conduite, surtout là où il n’y a ni objectifs ni indicateurs de prestations et là où les coûts généraux en personnel dépassent les coûts en personnel.»

A votre avis, ô collègues, combien de millions pourra-t-on économiser à la suite de cette affirmation? Personnellement, j’en mettrais déjà un pour qu’on me traduise ce texte en langage clair! Plus loin, au point 3, l’UDC propose de «renoncer à des projets obsolètes, par exemple la protection contre les crues, l’égalité des sexes…» J’ai juste l’impression que les auteurs de cette proposition ne sont pas encore sortis du Moyen Age et qu’ils militent à l’encontre de ce que nous avons à apporter scolairement à nos élèves, tant en géographie qu’en éducation sociale.

Plus loin, on nous propose de «renoncer à des projets scientifiquement discutables et ruineux, comme le degré de base facultatif ou la loi sur l’intégration». A ce stade, le parti tente d’instiller sa doctrine dans la pensée du peuple. Il montre une fois de plus sa peur de l’étranger et sa crainte de mettre les enfants de 4 ans à l’école enfantine. Au dernier point, on veut clairement, mais si maladroitement, mettre son Stämpf dans les plans d’études et les programmes scolaires. Lisez plutôt, c’est édifiant: «Concentrer les moyens sur des mesures avec un bon rapport coûts-utilité, par exemple des programmes de travail au lieu d’un accompagnement socio-professionnel, des cours de mathématiques au lieu de programmes culturels, veiller à des effectifs de classe raisonnables au lieu d’augmenter les mesures pédagogiques spéciales. »

Magnifique programme, n’est-il pas? Beaucoup de mots, dont certains reviennent régulièrement dans le vocabulaire UDC. Surtout pas de culture, car les jeunes se mettraient à réfléchir et à ne plus suivre certains mots d’ordre. Et puis les mesures pédagogiques spéciales, on les met à la poubelle et on laisse les élèves en difficultés au bord du chemin. Eh bien oui, on ne peut pas les utiliser pour former une élite! Je ne sais pas pourquoi, mais en écrivant ces lignes, il me revient de manière de plus en plus précise des images du drame d’Oslo dans la pensée…

Pour les élections d’octobre, avez-vous déjà choisi votre camp?