La grille horaire de la 3e année du cycle d’orientation devrait prochainement dévoiler ses contours définitifs. Le nombre de périodes, trente-quatre, soit deux de plus qu’en 1CO et 2CO, semble acquis. Reste à définir clairement ce qui figurera au programme des deux périodes supplémentaires. Le Projektunterricht développé dans les établissements du Haut-Valais a retenu l’attention des responsables du Service de l’enseignement.

Stalden, commune du Haut-Valais sise dans le district de Viège, lundi 26 mars. A l’invitation du DECS, nous visitons le centre scolaire fréquenté par quelque 100 élèves issus de Stalden et de quatre communes environnantes. L’objectif est de découvrir le contenu du cours intitulé «projet personnel» et de lever le voile sur l’organisation qu’il présuppose. Il s’agit d’une spécificité cantonale introduite voilà sept ou huit ans dans les cycles d’orientation du Haut-Valais et qui occupe un après-midi par semaine. Le cours s’articule en trois parties bien distinctes. Durant la première phase, de la rentrée aux congés d’automne, les élèves composent leur curriculum vitae, rédigent des lettres de motivation et s’exercent aux entretiens d’embauche; des outils nécessaires à la recherche d’une place d’apprentissage. La seconde partie du premier semestre voit la réalisation de plusieurs mini-projets, des travaux pratiques qui les font entrer petit à petit dans la philosophie du projet personnel. Celui-ci démarrera véritablement en janvier et occupera tout le semestre 2. Individuellement ou en duo, les élèves s’attelleront à la réalisation d’un sujet en relation avec leur avenir professionnel ou simplement guidé par la passion. Exemples: une maquette en bois de la maison familiale, une caisse à savon, un lit, des produits de maquillage, des petites applications pour iPhone, des fiches de critique de films, de la peinture sur toile, etc. En juin, les travaux sont présentés aux parents, aux enseignants, aux autres élèves de l’établissement. La satisfaction et la fierté sont au rendez-vous pour la plupart de ces élèves-créateurs. Il faut dire que le concept a bien pris racine dans la partie germanophone du canton et qu’il réjouit une majorité, selon les dires. Les écueils existent pourtant. Il a fallu les casser, les contourner ou s’en accommoder. Pareille organisation ne peut en effet rencontrer le succès sans la mise en place de ressources importantes. Il faut des locaux en suffisance pour accueillir des petits groupes d’élèves seulement (salles de travaux manuels, d’économie familiale, d’informatique…). Certains jeunes ont même la possibilité de réaliser leurs travaux dans des entreprises locales (menuiserie…) ou à domicile. Et, naturellement, il faut du personnel enseignant formé pour accompagner et superviser l’avancement des travaux d’élèves. Ces conditions ont trouvé un terrain favorable dans les petits centres du Haut-Valais, dans les petites communes où tout le monde se connaît. En sera-t-il de même dans les grands centres du Valais romand? On peut en faire le pari. Mais plus que jamais, après la mise en place du Plan d’études romands (PER), du nouveau CO et des tâches administratives qui lui sont liées, nous revendiquons des moyens – au sens large – à la hauteur des ambitions affichées, afin que la crème Stalden ne s’en trouve pas altérée au point de rendre les gens malades.