Mireille Cifali. (2019). Préserver un lien. Éthique des métiers de la relation. Éd. PUF.

Dans les métiers de la relation, l’impératif est à la distanciation. Avec des modes de faire, des outils, des savoirs conseillés, voire à appliquer. Comme si la relation à un·e autre pouvait être maitrisée. Or l’éducation, l’enseignement, l’accompagnement social, le soin, exigent une proximité, des paroles adressées, un être-là loin des slogans et de toute injonction. La relation professionnelle se travaille, sonne juste ou faux, se rectifie dans l’acte même d’être avec autrui. Mireille Cifali nous initie à la qualité d’une présence qui soutient et affronte. En nous invitant à repérer nos attitudes qui font souffrir, à être attentif·ves à nos moindres gestes, paroles, regards, à la couleur même de nos sentiments ou aux tonalités des mots prononcés, elle nous fait aimer cette subtile recherche d’une ligne juste rendant possible une «vraie» rencontre. C’est la liberté d’un agir professionnel qu’elle défend.

Jean-Pierre Fournier. (2019). Apprendre, solidaire, aux côtés des élèves migrants. Éd. N’autre école.

La solidarité est un métier. Avec ce que cela signifie de lassitude à certains moments, d’erreurs, mais aussi de ténacité. Comment l’école peut-elle aider les jeunes migrant·es, leur tenir la tête hors de l’eau et être leur planche de salut? Ce livre concerne uniquement la France, mais les situations qu’il évoque n’ont malheureusement pas de frontières. À travers des dizaines de cas réels, de dossiers révoltants, de décisions froides comme un couperet, on suit les combats de celles et ceux qui n’acceptent pas l’injustice. Le mépris d’une administration sans âme. Enseignant, l’auteur raconte comment il a découvert que l’on pouvait agir en faveur des élèves étranger·ères. Cela dans la modestie du quotidien. On connait certes les problèmes qu’entraine la migration, et son caractère difficile, voire dramatique, mais l’on sait moins les coulisses de cette solidarité. Un témoignage qu’on ne peut balayer d’un revers de main.

Sarah Chardonnens Lehmann. (2019). Musique pour grandir. Éd. Dom.

Comment enseigner la musique à des enfants de 3 à 12 ans en milieu scolaire? Musicienne et pédagogue, l’auteure est professeure de didactique de la musique à la Haute école pédagogique de Fribourg. Sa démarche est globale: après un tour d’horizon sur les fondements de l’enseignement musical et les étapes du développement de l’enfant, elle explicite ses outils et démarches à tenter en classe. La partie Pratique est divisée en trois sections. La première présente le contexte et les caractéristiques de l’éducation musicale, puis propose des activités préparatoires à l’apprentissage musical. La deuxième se base sur le Plan d’études romand et offre de nombreuses activités ludiques le servant. La troisième donne quelques pistes pour l’évaluation en musique. L’ouvrage est illustré par d’amusants dessins qui le rendent agréable à parcourir. On est convaincu: en éducation, tout devrait commencer par des chansons!

Kai-Fu Lee. (2019). I.A. La plus grande mutation de l’histoire. Éd. Les arènes.

L’intelligence artificielle (IA) va changer le monde. En bien, en mal? Dans le livre de Kai-Fu Lee, expert chinois en informatique, un chapitre concernant l’éducation retient notre attention. L’IA va intervenir selon lui dans quatre situations: la salle de classe, les devoirs et exercices à la maison, les contrôles et leur notation, les cours particuliers. Quatre possibilités qui ne sont toutefois pas le choix de toutes les façons d’enseigner et varient selon les pays! Restons-en à l’utilisation de l’IA en classe. Où un système à «double enseignant» serait mis en place. Un·e professeur·e livre son cours à distance, retransmis sur grand écran, puis l’enseignant·e aide ses élèves à résoudre les questions posées. Une caméra utilise les techniques de reconnaissance faciale et d’analyse des postures pour enregistrer les réactions de chaque élève. Données centralisées dans leur profil… Ça vous fait peur?